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Football : ces primes et divers "petits cadeaux" qui récompensent les qualifiés de la CAN 2019

Décrocher son ticket pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) est une prouesse largement célébrée par les amoureux du ballon rond sur le continent. Les dirigeants, qui arborent fièrement les maillots de leur équipe nationale, ne sont pas en reste. Petit tour d’horizon des primes de qualification qu'ils octroient pour l’édition 2019.

Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 5min
Le stade d'Alexandrie, l'un des sites qui accueillera la prochaine Coupe d'Afrique des Nations (CAN) qui se tiendra du 21 juin au 19 juillet 2019 en Egypte.  (MOHAMED EL-SHAHED / AFP)

La CAN se tiendra du 21 juin au 19 juillet en Egypte. En dehors du pays hôte, 23 équipes ont réussi à se qualifier. Pour certaines, c’est une première. Pour d’autres, c’est un exploit en plusieurs décennies. A Madagascar, au Bénin ou en Tanzanie, les chefs d’Etat ont fait montre de générosité et d'originalité. Mais toujours dans la mesure de leurs moyens.

Madagascar : une prime et une décoration en perspective

C'est une qualification historique pour les Barea (les Zébus de Madagascar). Pour célébrer cet exploit, une première pour le football malgache, la sélection a reçu après sa qualification le 18 octobre 2018 du président par intérim Rivo Rakotovao un chèque de 100 millions d’ariary. Une somme destinée à être partagée entre les joueurs et le staff technique. Soit "3 millions par tête (748 euros)", indique le quotidien malgache Midi Madagasikara"Le sport, c’est un investissement et il faut la contribution de l’Etat et des différents partenaires", avait déclaré le président malgache.

"Avec cet exploit, on aimerait bien vous faire chevalier, mais comme on ne peut pas le faire, car on n’a pas de président de la République élu, vos noms seront envoyés dans la liste et vous l’aurez (la décoration) en début d’année (2019)", a également promis Rivo Rakotovao.

Tanzanie : un terrain pour chaque joueur

"Je vous félicite sincèrement parce que vous avez mis fin, avec panache, à la malchance des Tanzaniens. Notre présence ne passera pas inaperçue lors des phases finales de la CAN, si vous jouez comme vous l’avez fait hier", a déclaré le président tanzanien John Magufuli au lendemain du match. Les Taifa Stars se sont imposés 3-0 face à l’Ouganda, le 24 mars 2019. C’est leur deuxième qualification en 39 ans. Les Tanzaniens sont aux anges, y compris leur chef d’Etat qui a décidé, au nom de tous ses compatriotes, d’offrir "un petit cadeau" aux footballeurs.

Le présent n'est autre qu'un lopin de terre à Dodoma, la capitale de la Tanzanie. Il a expliqué son geste par le fait que certains de ceux qui avaient honoré leur pays finissaient dans le dénuement. Et comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, le président tanzanien en a également profité pour offrir une prime de 5 millions de shillings tanzaniens (1892 euros) à l’ancien international Peter Tino. Son but décisif avait permis à son équipe de se qualifier la première fois à la CAN en 1980.

Bénin : 500 000 euros de primes 

Pour encourager les Ecureuils béninois, une enveloppe de 325 millions de FCFA (500 000 euros) leur a été promise après leur victoire face aux Eperviers du Togo (2-1), le 24 mars 2019. Un soutien financier auquel la présidence béninoise participe à hauteur de 200 millions (300 000 euros). Arborant le maillot de l'équipe nationale, le chef de l'Etat béninois Patrice Talon a félicité "au nom de tous les Béninois" la sélection nationale, qu’il a reçue après le match.

Il a souligné que cette performance sportive "révèle le Bénin à lui-même" et "finira par le révéler au monde entier". La dernière qualification du Bénin à la CAN remonte à 2011, mais le pays n'en est qu'à sa quatrième participation. "Dans quatre ans, on sera à la finale de la CAN", a déclaré le président béninois. Patrice Talon se rêve déjà, lui-même ou "(son) successeur " portant un jour la Coupe d’Afrique et voir de son vivant "peut-être" le Bénin décrocher la Coupe du monde.

Et au bout la victoire ?

L'espoir non avoué (ou presque) d'une victoire justifie en partie ces primes et autres gratifications et peut conduire à des réactions extrêmes de certains dirigeants. Le président ivoirien Robert Gueï, arrivé au pouvoir à la faveur d'un putsch en décembre 1999, réservera un accueil pour le moins martial aux Eléphants de Côte d'Ivoire en février 2000. Leur "crime" : s'être fait éliminer dès le premier tour de la CAN co-organisée par le Nigeria et le Ghana.

"Vous êtes la honte de la nation", leur lance le général-président, rapporte le Dico fou du foot africain (éditions du Rocher), alors que leurs primes (élevées) ont été versées avant la CAN. Pendant trois jours, au camp militaire de Zambakro (à quelques kilomètres de la capitale politique Yamoussoukro), ils se feront inculquer, malgré eux et en dépit de l'indignation de la Fédération internationale de football, les vertus du "civisme, (du) patriotisme, (du) don de soi et (du) respect de la chose publique".

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