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Energie solaire et traitement de l’eau : le rêve africain

L’accès à l’eau potable est un enjeu capital pour les populations. Or, le solaire réduit la facture et les projets se multiplient.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Vue de la centrale solaire de Noor II, près de Ouarzazate au Maroc, le 4 novembre 2016. L'électricité servira en partie à faire tourner une usine de dessalement d'eau de mer à Agadir. (YOUSSEF BOUDLAL / X02771)

C’est le nouvel espoir des ONG et de certaines entreprises. Assurer l'accès à l‘eau potable en Afrique en traitant l'eau par l’énergie solaire. Les annonces se multiplient, sans qu’on sache si les projets sont conduits à terme ou si les résultats sont probants. Le solaire offre deux atouts majeurs. Une énergie quasi gratuite (hors matériel), abondante, inépuisable et une infrastructure moindre, qui permet d’installer des usines de traitement partout.

Une entreprise française, Sunwaterlife, propose déjà un système de traitement de l’eau autonome qui fonctionne grâce à un panneau solaire qui délivre 1500 W de puissance. Le dispositif permet de traiter 1,2 m³ d’eau par heure et de la rendre absolument potable. Des appareils ont été installés au Sénégal, à Madagascar ou encore au Niger. Chaque water kiosk coûte environ 20 000 euros.

La mer à boire

En ce qui concerne le dessalement de l’eau de mer, les techniques sont diverses et maîtrisées. Mais le traitement est très gourmand en énergie. L’Arabie Saoudite utilise le pétrole pour dessaler l’eau de mer. Résultat probant dans un pays où les hydrocarbures abondent.

Ailleurs, c’est justement avec l’énergie solaire qu’on espère atteindre le même objectif. Ainsi, le Maroc construit au sud d’Agadir Douira, une usine qui doit fournir en 2021, 275 000 m³ d’eau traitée par jour. Malgré les déboires du constructeur espagnol Abangoa qui a frôlé la faillite, les travaux se poursuivent. En juin 2019, Medias24 publiait une photo du chantier au coût annoncé de 3 milliards de dirhams (280 millions d’euros).

L’énergie sera fournie à partir de la centrale solaire de Noor Ouarzazate qui produit 580 MW. L’eau dessalée servira à la consommation humaine et également à l’irrigation de 13 000 hectares dans la région d’Agadir.

"Ferme à eau"

A mi-chemin entre l’industriel et l’individuel, l’ONG GivePower propose une unité solaire de dessalement qui peut alimenter en eau potable 35 000 personnes par jour. Sa première usine a été installée en 2018 à Kiunga, un village du Kenya en bord de mer. "La ferme à eau solaire", selon l’appellation consacrée par l’ONG, d’une puissance de 50 KW, fournit 75 m³ d’eau traitée chaque jour. Un don de 20 dollars permet de fournir de l’eau pendant 10 ans à un habitant.

Jusqu’alors, les habitants buvaient une eau saumâtre et développaient de nombreuses pathologies. Selon le président de GivePower, Hayes Barnard, "le développement de la technologie des fermes à eau solaires permet de lutter contre les maladies liées à l’eau, offre de nouveaux emplois et développe l’économie locale".

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