Egypte : grève de la faim massive dans une prison du Caire, selon Amnesty
Depuis six semaines, 130 détenus observent une grève de la faim à la prison d'al-Aqrab, située au sud de la capitale égyptienne.
"130 détenus ont entamé une grève de la faim depuis plus de six semaines" à la prison d’al-Aqrab, au sud du Caire, déclare Amnesty International dans un communiqué publié le 30 juillet 2019. L'ONG des droits de l'Homme évoque comme motifs du mouvement "la privation de visites des proches" et "des conditions de détention cruelles et inhumaines".
En réponse à cette grève de la faim entamée le 17 juin, les autorités ont riposté "en frappant (les prisonniers), en leur infligeant des décharges électriques au moyen de tasers et en soumettant certains d’entre eux à des sanctions disciplinaires", précise Amnesty.
"Point de rupture"
"Au moins 10 grévistes de la faim ont eu les yeux bandés et ont été transférés dans des cellules spéciales, où ils restent enfermés toute la journée", ajoute l'ONG, qui dit tenir ses informations d'un message publié par les détenus. En refusant les visites de leurs familles, les autorités égyptiennes "bafouent de manière flagrante le droit égyptien et le droit international et font preuve d'une cruauté impitoyable", poursuit Amnesty. Elles ont poussé des dizaines de détenus à al-Aqrab "au point de rupture", prévient-elle.
Le 10 juillet, Amnesty avait dénoncé "la tendance croissante" du régime "à maintenir en prison des personnes détenues arbitrairement, au lieu de se conformer aux décisions des tribunaux de les relâcher". "Un signal alarmant de la dégradation du système judiciaire", précisait son communiqué.
Depuis l'arrivée au pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi en 2014, les ONG dénoncent régulièrement les violations des droits humains et la répression des opposants en Egypte. Sous son mandat, les autorités égyptiennes ont emprisonné des milliers d'islamistes, ainsi que des membres de l'opposition libérale, des activistes, blogueurs, acteurs, chanteurs, journalistes.
Human Rights Watch a révélé, le 24 juillet, une intensification des attaques du régime égyptien contre les personnes qui travaillent à "protéger les citoyens".
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