Nour, l’héroïne du livre Dans les yeux du ciel, "crie une révolte, une liberté, elle nous interpelle sur cette question : est-ce que toutes les révolutions mènent à la liberté ?", explique l'écrivain Rachid Benzine. "Ce qui a été beau, c’est ce soulèvement, cet espoir. D’un seul coup, une étincelle en Tunisie prend feu", ajoute-t-il. "Le corps de Nour, c’est le corps du monde arabe, on en a usé pendant la colonisation et on en abuse même après les indépendances. C’est pour montrer comment le monde arabe continue à être maltraité même par ses dirigeants", affirme l'auteur marocain de 49 ans."Prendre des marginaux permet de révéler la norme"Slimane incarne l’espoir et la jeunesse. Il se prostitue aussi et il est homosexuel. "Prendre des marginaux permet de révéler ce qui est caché, de révéler la norme. Ils viennent interroger la société. Ils se mettent à nu pour mettre à nu une société par rapport à ses hypocrisies, ses manquements, ses fragilités et ses espoirs", développe-t-il.Ce livre est à la base une pièce de théâtre joué à Tunis. "Elle a été très bien reçue. Le peuple est mature", conclut Rachid Benzine.