Cet article date de plus de cinq ans.

Dakar: une école de cyber-sécurité, fruit de la coopération franco-africaine

L'Ecole nationale en cyber-sécurité à vocation régionale (ENVR) a officiellement été inaugurée, le 6 novembre 2018 à Dakar. Sa vocation: permettre aux Etats d'Afrique, avec la coopération de la France, de renforcer leur lutte contre les cyber-attaques, les messages de propagande extrémiste et les groupes terroristes en formant forces de l'ordre, personnels judiciaires et PME.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les chefs des diplomaties française et sénégalaise ont inauguré, le 6 novembre 2018 à Dakar, une école de cyber-sécurité. (SEYLLOU / AFP)

Le continent africain a connu en 2017 un nombre sans précédent d'attaques informatiques et de vols de données, menées en grande partie par des réseaux criminels locaux. Or, comme l'a souligné Sidiki Kaba, le ministre sénégalais des Affaires étrangères, «aucun pays ne peut se prémunir à lui seul des cyber-attaques». Il s'exprimait, le 6 novembre 2018, lors d'une cérémonie officielle d'inauguration de l'école de cyber-sécurité, ENVR, en présence de son homologue français, Jean-Yves Le Drian, en déplacement au Sénégal, notamment pour participer à la 5e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. 

L'école «permettra de renforcer les capacités des Etats africains à exercer leur souveraineté sur le cyber-espace», a estimé Jean-Yves Le Drian, en marge de ce Forum, ajoutant qu'«Internet ne peut pas être une zone de non-droit qui échappe au contrôle de nos sociétés».

Au programme des cours: sécurité informatique, cyber-criminalité, renseignement numérique et cyber-gouvernance pour des membres des forces de l'ordre, de la justice et d'entreprises privées. Un enseignement spécifique qui vise aussi à renforcer la «coopération franco-africaine de sécurité et de défense» et à créer un «pôle de référence en Afrique», selon Paris.

Protéger les informations stratégiques 
L'ENVR, avant de rejoindre Diamnadio, ville nouvelle en cours de construction à une trentaine de kilomètres de la capitale sénégalaise, est provisoirement hébergée dans les locaux de l'Ecole nationale d'Administration (ENA) à Dakar. Elle «invite au renforcement de la coopération, seul moyen de prévenir et de réduire les cyber-attaques par la définition et l'acquisition de la technologie la plus appropriée pour protéger des informations stratégiques et favoriser le partage d'informations sur les groupes terroristes», a indiqué pour sa part M.Kaba. 

De son côté, le ministère français des Affaires étrangère précise dans un communiqué que «les phénomènes d'usage d'internet à des fins terroristes, pour le financement du terrorisme et la diffusion de discours extrémistes encourageant à la radicalisation, constituent des menaces pour la stabilité de ces Etats». Ajoutant que «l'utilisation d'internet à des fins criminelles pour extorquer de l'argent ou détourner des systèmes de transfert constitue également un défi à la sécurité. En outre, le cyber-espace ne connaissant pas de frontière, cette criminalité peut potentiellement affecter les Etats au-delà du continent africain.»

Sécurité, croissance et stabilité menacés
Les cyber-attaques représentent une menace «pour la sécurité, la croissance et la stabilité de l'Afrique», selon un rapport kényan publié le 10 avril 2018 à Nairobi, cité par le site Géopolis.

Déjà en 2015, Le Monde relayait une étude, selon laquelle «70 % des commerces kényans seraient vulnérables aux attaques des hackeurs». Ce piratage informatique coûterait au Kenya «jusqu’à 135 millions d’euros au pays chaque année», selon l'étude qui précise que «98% des organisations gouvernementales sont convaincues d’être protégées, alors qu'à peine 6% d’entre elles le seraient réellement».

Avant de se rendre au Forum de Dakar, le chef de la diplomatie française avait assisté à la signature de trois conventions entre l'Agence française de Développement (AFD) et les ministères sénégalais des Finances et de l'Environnement pour soutenir le Sénégal dans la lutte contre les effets du changement climatique.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.