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Covid-19 : " des morts auraient pu être évitées" en Somalie, selon Amnesty

Un rapport de l’organisation humanitaire pointe du doigt les failles du système de santé.

Article rédigé par franceinfo Afrique
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des infirmières s'occupant de malades infectés par le virus Covid-19 à l'hôpital Martini de Mogadiscio, la capitale somalienne, en juillet 2020.  (STR / AFP)

Dans son étude, Amnesty international dénonce la réponse inadaptée de la Somalie au Covid-19. Le pays, pauvre et surendetté, n’avait pas les moyens d’y faire face. Maintenant que la communauté internationale prévoit un allègement de la dette et plus d'aides, l’organisation insiste sur la nécessité d’investir dans le système de santé.

Manque cruel de moyens

Le rapport  (lien en angais) basé sur des entretiens menés avec des professionels de santé, des travailleurs humanitaires et des représentants du gouvernement, souligne les nombreuses défaillances du système de santé. Lors de la première vague de Covid-19, un hôpital de la capitale Mogadiscio a traité à lui seul, tous les cas de la région centre-sud, dans des conditions particulièrement difficiles.

Nous n’avions rien pour soigner les patients. Pas d’oxygène, pas de lits de soins intensifs et pas de respirateurs. Nous les regardions mourir, c’était d’une tristesse absolue.

Une infirmière somalienne

à Amnesty International

Officiellement, il y a eu plus de 15 000 cas confirmés de Covid-19 et 798 décès, dont beaucoup auraient pu être évités, selon Amnesty international. Les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés, compte tenu de la capacité de dépistage limitée et des lacunes en matière de signalement et d’enregistrement des décès.

Pendant plusieurs semaines, nous n’avions pas d’équipement pour les tests. Nous devions envoyer les échantillons au Kenya pour qu’ils soient testés

Le responsable d'un laboratoire médical public

Amnesty international

Moins de 1% de personnes vacciné

Si la situation s’est relativement améliorée depuis la première vague, la Somalie connaît actuellement une pénurie de vaccins anti-Covid. Moins de 1% de la population est complètement vaccinée. Il faut dire aussi que beaucoup de Somaliens, dont des professionnels de santé, sont réticents à la vaccination.

La crise sanitaire a surtout mis en lumière les défaillances préexistantes au niveau du système de santé dans ce pays affaibli par les conflits armés et le chaos.
Dans les zones rurales, on estime que seuls 15% des habitants ont accès à des soins médicaux.

Une opportunité à saisir

Soutenu par les partenaires internationaux, comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le gouvernement, a fait des efforts pour améliorer le système de santé. La Somalie est sur le point de bénéficier de la réduction de sa dette et pourrait recevoir des financements supplémentaires. L’occasion selon Amnesty d’investir davantage dans les projets de santé et de soins.

Ces dernières années, le budget accordé à la santé n’a pas dépassé les 2% des dépenses de l’Etat somalien alors que celui du secteur de la sécurité, représentait plus de 30% du budget total du gouvernement.

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