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Au Botswana, le braconnage pourrait faire disparaître les rhinocéros sauvages dès 2021

Le Botswana s'inquiète de la hausse du braconnage visant ses rhinocéros.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2 min
Trois rhinocéros blancs photographiés dans le désert du Kalahari au Botswana en 2017. L'espèce est considérée en voie d'extinction.  (PITAMITZ SERGIO / HEMIS.FR / HEMIS.FR)

Depuis avril 2019, au moins 46 rhinocéros ont été tués pour leurs cornes dans la seule réserve de Moremi (nord), a déclaré à l'AFP le directeur adjoint du ministère en charge de la Vie sauvage, Moemi Batshabang. Et d'ajouter que "le braconnage a augmenté dans des proportions inquiétantes", en particulier dans cette zone. C'est pourquoi, le 24 février 2020, les autorités du Botswana ont tiré la sonnette d'alarme à propos de la forte recrudescence des cas de braconnage visant leurs rhinocéros sauvages, dont près de 10% de la population a disparu.

Il reste entre 400 et 500 spécimens

S'il accueille la plus importante population d'éléphants au monde (à tel point que chasser ces pachydermes est à nouveau autorisé dans le pays), le Botswana ne recense plus aujourd'hui sur son territoire qu'un faible nombre de rhinocéros - blancs ou noirs - évalué entre 400 et 500 spécimens, selon ses statistiques. La plupart ont élu domicile dans le célèbre delta de la rivière Okavango (nord), où se trouve la réserve de Moremi.

Jamais le rhinocéros n'a été autant menacé d'extinction qu'en 2020 au Botswana. L'image de ce couple de rhinos photographié en 2009 gambadant sur l'herbe du delta de l'Okavongo fait déjà figure de lointain souvenir. (MICHEL BUREAU / BIOSPHOTO)

Les autorités du pays d'Afrique australe redoutent qu'au rythme actuel de la chasse illégale, leur population de rhinocéros soit entièrement rayée de la carte d'ici à 2021.

Des enfants portent une pancarte engageant à "sauver les animaux avant qu'ils ne disparaissent" au cours d'une marche mondiale en faveur des éléphants, rhinocéros et lions à Gaborone, la capitale du Botswana, le 7 octobre 2017. (MONIRUL BHUIYAN / AFP)

En Afrique du Sud, l'extinction des rhinocéros n'est pas une fatalité

Comme sur le reste du continent, le braconnage se nourrit de la forte demande pour leurs cornes, composées de kératine comme les ongles humains. Une demande venue de Chine et du Vietnam notamment, où la médecine traditionnelle leur prête la faculté de soigner le cancer ou de guérir l'impuissance sexuelle. Au marché noir, le kilo de corne de rhinocéros se monnaie jusqu'à 60 300 dollars (55 000 euros).

L'espèce pourra peut-être trouver du répit dans l'actuelle épidémie de Covid-19 démarrée en Asie début 2020. La Chine vient en effet de décider d'interdire "complètement" et immédiatement le commerce et la consommation d'animaux sauvages, une pratique suspectée d'être à l'origine du nouveau coronavirus.

De son côté, en renforçant ses moyens de lutte contre braconniers et trafiquants, l'Afrique du Sud, qui abrite 80% de la population mondiale de rhinocéros, a réussi à réduire de 23% le nombre de ses animaux tués en 2019, selon les statistiques officielles.

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