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Le Botswana, principal territoire des éléphants d'Afrique, lève l'interdiction de les chasser

Le gouvernement promet qu'elle se fera de manière "éthique" et justifie sa décision par la difficulté de contrôler une population grandissante de pachydermes, la plus importante d'Afrique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des éléphants dans le parc national de Chobe, au Botswana, le 14 juillet 2017. (DELTA IMAGES / CULTURA CREATIVE / AFP)

Après cinq ans d'interdiction, la chasse aux éléphants va pouvoir reprendre au Botswana. Le pays, qui abrite la plus grande population d'éléphants d'Afrique, a levé son moratoire mercredi 22 mai. Une mesure destinée à satisfaire les agriculteurs, pour qui la population grandissante de pachydermes était devenue un problème, au point d'avoir un effet négatif sur leurs revenus.

Une étude a montré "que les conflits entre humains et éléphants ont augmenté en nombre et en intensité et affectent de plus en plus les moyens de subsistance" des habitants, a affirmé le ministère de l'Environnement du pays. 

Ce dernier a promis que la chasse reprendrait "de manière ordonnée et éthique".

Une pratique qui avait été interdite en 2014

A cinq mois de la prochaine élection présidentielle, les députés du parti au pouvoir faisaient pression pour lever l'interdiction de la chasse, affirmant que les populations d'éléphants étaient devenues ingérables dans certaines régions. En face, les défenseurs de la faune sauvage estiment qu'un retour de la chasse risque de ruiner le tourisme botswanais, pilier de l'économie du pays.

La chasse commerciale aux animaux sauvages menacés, dont les éléphants, avait été interdite en 2014 par le précédent président botswanais, Ian Khama. Son successeur, Mokgweetsi Masisi, arrivé au pouvoir l'an dernier, avait pris ses distances avec la politique de défense à tout prix de la faune sauvage.

Le Botswana a de loin la plus importante population d'éléphants en Afrique, avec 135 000 individus recensés en 2015, qui se déplacent librement et dont beaucoup passent en Namibie, en Zambie et au Zimbabwe. Certains experts estiment que leur nombre pourrait désormais atteindre 160 000, ce qui représenterait une multiplication par trois en trente ans.

Le braconnage constitue la principale menace qui pèse sur les pachydermes, dont les défenses se vendent à prix d'or en Asie, notamment pour servir les besoins de la médecine traditionnelle. A l'été 2018, l'ONG Eléphants sans frontières avait alerté sur une vague de braconnage au Botswana, et rencensé au moins 90 carcasses d'éléphants entre juillet et septembre.

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