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Manifeste pour le Mali à la semaine de la mode de Dakar

La politique s'est invitée à la semaine de la mode de Dakar, qui s'est tenue jusqu'au 17 juin 2012 dans la capitale sénégalaise. Plusieurs créateurs ont voulu manifester à travers leur défilé leur rejet de la guerre civile et de la charia que les islamistes, qui ont investi le nord du Mali, tentent d'imposer.
Article rédigé par Jean Serjanian
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Défilé des modèles du styliste Alphandi, lors de la semaine de la mode à Dakar, mi-juin 2012. (FTV)

Styliste de mode le plus célèbre du Sahel, Alphadi, 55 ans, est un Touareg originaire de Tombouctou, ville occupée par des groupes islamistes armés comme Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) et al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui y imposent la charia. Désormais, toutes les femmes doivent y porter le voile. Des milliers d'habitants ont préféré fuir dans d'autres régions du Mali ou dans les pays voisins.

Tombouctou, également appelée «Perle du désert», est classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Ancien haut-lieu touristique du Mali, elle fut un grand centre intellectuel et commercial d'Afrique.

Alphadi, qui a trouvé la gloire comme styliste de mode à New York et Paris, a profité de la manifestation au Sénégal pour exprimer son rejet de la loi islamique. Une collection scintillante aux couleurs vives qui s'accomode mal des principes de la charia.

 



AFP, le 19 juin 2012
 

Mariah Bocoum, autre styliste malienne présente à Dakar, a vécu avec ses enfants le coup d'Etat militaire du 22 mars à Bamako, qui a renversé le régime du président malien Amadou Toumani Touré.

Les événements lui ont inspiré une mini-collection de cinq modèles, dont certains représentent «la population malienne comme j'aimerais la voir, pleine de couleurs qui expriment la joie, bleu, vert, orange, jaune». Le rêve de Mariah Bocoum, c'est «de voir les Maliens main dans la main, pour sortir notre pays des griffes des islamistes.»

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