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L’exposition "Paraboles d'un règne sauvage" du peintre sénégalais Serigne Ibrahima Dieye visible en ligne

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour

Cette première exposition personnelle nous plonge dans les réflexions de l’artiste sur le paysage politique et social de nos sociétés contemporaines. Ces œuvres ont recours à la figure animale pour mieux dire l’humain comme dans les fables.

La galerie Cécile Fakhoury, en Côte d’Ivoire, est fermée en raison du coronavirus. Mais les équipes ont décidé d’offrir malgré tout, pour garder un lien avec les artistes, des contenus sur leur site internet. La rubrique In Situ propose de découvrir l'exposition Paraboles d'un règne sauvage du jeune peintre Serigne Ibrahima Dieye, né en 1988 à Dakar. Démarrée mi-mars à Abidjan, cette exposition est aujourd’hui visible sur le site de la galerie.

Cécile Fakhoury ajoute : l’artiste "oblige ainsi à regarder de face et sans fard les aberrations de nos sociétés. Il nous pousse à réfléchir au rôle que nous avons dans la construction du monde, à notre part de responsabilité individuelle, tout en faisant du geste créatif un acte privilégié de résilience face à l’abîme."    (SERIGNE IBRAHIMA DIEYE)
Serigne Ibrahima Dieye est un artiste plasticien engagé, mais il utilise l’art pour donner à voir ce que l’on ne voit pas, faire entendre ce qui se murmure. Il déclare : "J’essaye de rendre visible ce qui est invisible."       (SERIGNE IBRAHIMA DIEYE)
Dans un reportage qui lui est consacré, il précise : "Quand je suis dans mon atelier, je suis comme un écrivain et sa plume. J’utilise le papier pour matérialiser la fragilité de l'homme qui est devenu comme une feuille d'arbre. Tout ce qui vient emporte l'homme consommateur. Quand je dessine avec le stylo, je me libère comme un enfant qui apprend à dessiner. Je verse mes larmes sur le papier et sors ce que j'ai dans le cœur."    (SERIGNE IBRAHIMA DIEYE)
En avril 2019, une exposition intitulée Les Fabulistes a présenté son travail. Delphine Calmettes, la commissaire de cette exposition, déclare alors : "On oublie souvent que l’Afrique a porté de nombreux fabulistes, et que cette tradition millénaire des récits imaginaires dont le but est d’illustrer une morale en utilisant des animaux pour faire parler les hommes, se perpétue aujourd’hui à travers différents médiums. (…). Au-delà de la culture orale dont ces fables sont issues, elles s’incarnent aujourd’hui dans la peinture contemporaine africaine, notamment celle de jeunes peintres comme Serigne Ibrahima Dieye.    (SERIGNE IBRAHIMA DIEYE)
Sa technique est à la croisée du dessin, de la peinture et du collage. L’artiste mélange symboles, formes et matières. Il compose des scènes étranges d’un théâtre contemporain dont animaux hybrides et figures mystérieuses sont les protagonistes. Serigne Ibrahima Dieye nous dévoile un regard poétique sans concession et non dépourvu d’ironie sur la société contemporaine et les maux qui l’agitent.     (SERIGNE IBRAHIMA DIEYE)
"A la manière d’une fable visuelle, l’artiste figure le récit d’un affrontement entre des personnages aux masques d’animaux, dont la soif de pouvoir, l’égoïsme et les motivations obscures ne sont pas sans évoquer une certaine catégorie de dirigeants du monde. Cette jungle contemporaine (…) embarque le visiteur au plus profond de cet univers hostile", explique Cécile Fakhoury.      (SERIGNE IBRAHIMA DIEYE)

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