Cet article date de plus d'un an.

Génocide au Rwanda : non-lieu dans l'enquête sur la responsabilité de l'armée française lors des massacres de Bisesero

Des associations et rescapés accusaient l'armée et la France de "complicité de génocide" pour avoir, selon eux, sciemment abandonné pendant trois jours les civils tutsi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Un jeune homme se tient à côté d'un panneau indiquant un centre de santé à Bisesero, dans l'ouest du Rwanda, le 2 décembre 2015. (STEPHANIE AGLIETTI / AFP)

Des juges d'instruction parisiens ont ordonné un non-lieu général dans l'enquête sur l'inaction reprochée à l'armée française lors des massacres de Bisesero fin juin 1994, pendant le génocide des Tutsi au Rwanda, a annoncé le parquet de Paris, mercredi 7 septembre.

Dans cette affaire, les associations Survie, Ibuka, FIDH et six rescapés de Bisesero, parties civiles, accusaient l'armée et la France de "complicité de génocide" pour avoir, selon eux, sciemment abandonné pendant trois jours les civils tutsi réfugiés dans les collines de Bisesero, dans l'Ouest du pays, laissant se perpétrer le massacre de centaines d'entre eux par les génocidaires, du 27 au 30 juin 1994.

Une décision prévisible

Dans leur ordonnance datée du 1er septembre, les magistrats estiment que l'instruction, ouverte en 2005, n'a pas établi "la participation directe des forces militaires françaises à des exactions commises dans des camps de réfugiés, ni aucune complicité par aide ou assistance aux forces génocidaires ou complicité par abstention des militaires français sur les collines de Bisesero en l'absence d'intention de ces derniers de faciliter la commission du crime de génocide et des crimes contre l'humanité", a précisé ensuite dans un communiqué la procureure de Paris Laure Beccuau.

Cette décision était prévisible puisqu'aucun des cinq officiers généraux impliqués n'avaient été mis en examen au terme de l'enquête conclue en juillet 2018, une étape pourtant nécessaire avant d'envisager un éventuel procès.

Controverse historique

Le parquet avait de fait requis en mai 2021 un non-lieu dans ce dossier sensible, emblématique de la controverse historique sur les objectifs de la mission militaro-humanitaire Turquoise, déployée au Rwanda sous mandat de l'ONU pour faire cesser le génocide des Tutsi.

Selon l'ONU, les massacres ont fait plus de 800 000 morts entre avril et juillet 1994, essentiellement au sein de la minorité tutsi.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.