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Vincent Bolloré, son empire industriel et ses réseaux en Afrique

Gestion des ports, réseaux de transports et de logistiques, plantations… l’Afrique représente le quart du chiffre d’affaires du groupe industriel dirigé par l’industriel breton. Continent où Il a réussi à construire un empire économique de 2,5 milliards d'euros dans près de 46 pays. Il faut dire que Bolloré peut compter sur un solide réseau d’amitiés politiques et sur les médias qu’il contrôle.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le président du Niger  en compagnie de Michel Roussin, ancien vice-président du groupe Bolloré.

En vingt-cinq ans, Vincent Bolloré a obtenu la concession d’une dizaine de ports africains, têtes de pont de son réseau local de transport et de logistique. De même que la gestion de plusieurs terminaux à conteneurs mis en concession: Douala (Cameroun), Abidjan (Côte d’Ivoire), Cotonou (Bénin), Tema (Ghana), Tincan (Lagos, Nigeria), Pointe-Noire (République du Congo), Lomé (Togo) et Conackry (Guinée).

Empire logistique ouest-africain
Le groupe assure depuis 2004 la gestion et l'exploitation du premier terminal du port d'Abidjan, leader en Afrique de l'Ouest et façade maritime des pays de la sous-région (Mali, Niger et Burkina Faso).

Bolloré a annoncé pour juin 2019 la construction à Abidjan d'un deuxième terminal portuaire capable d'accueillir les plus grands porte-conteneurs fréquentant les côtes africaines.

Le groupe détient également la majorité dans trois concessions ferroviaires en Afrique: Sitarail (Côte d'Ivoire, Burkina Faso), Camrail (Cameroun) et Benirail (Bénin). Avec ses chemins de fer, ses milliers de camions et ses millions de mètres carrés de surface de stockage, la gestion des ports assure de fait au groupe Bolloré une redoutable emprise sur le continent, sous la marque Bolloré Africa Logistics.

Si les ports africains sont à ce point convoités, c’est qu’ils constituent des lieux stratégiques à la fois politiques et économiques où de nombreux Etats remplissent leurs caisses sur les flux de matières premières et de marchandises.  

Le groupe est également très présent dans le domaine de la logistique pétrolière, minière ou industrielle. Pétrole, uranium, bois…

Bolloré détient 38,8% de la holding luxembourgeoise Socfin, qui gère environ 187.000 hectares de plantations, principalement de palmiers à huile et d'hévéas, en Afrique et en Asie.
 
Bras économique de la France
Pour remporter la concession d’un port, Bolloré fait jouer tous ses leviers d’influences, les réseaux politiques français et africains, ses journaux et ses médias, l’agence Havas qui organise les campagnes électorales sur le continent.

Contrôlant un arsenal allant de la publicité (Euro RSCG) à la télévision (Direct 8), en passant par les sondages (CSA) et la presse gratuite (Matin plus, Direct soir), il peut assurer des campagnes d’opinions et d’images. Accompagnant la conquête des marchés africains, le pôle médias multiplie les offensives de charme envers tout ce que le continent compte de «décideurs» importants.

Comme d’autres conglomérats, il bénéficie de l’appui des pouvoirs publics dans sa conquête des marchés du continent, le président de la République ou les ministres se transportant volontiers en Afrique pour jouer les lobbyistes auprès de leurs homologues africains. Le groupe recrute, depuis longtemps, des hommes influents. Le plus connu est sans doute Michel Roussin, un des «Messieurs Afrique» du groupe durant dix ans.

Malgré cela, l’entreprise se retrouve aujourd'hui de plus en plus confronté à la puissance économique chinoise.

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