Cet article date de plus de cinq ans.
Ouganda: la militante Stella Nyanzi retourne en prison pour outrage au président
Ostensiblement opposée à Yoweri Museveni, le président de l'Ouganda, l'universitaire Stella Nyanzi a de nouveau été inculpée et placée en détention provisoire, le 8 novembre 2018. La justice lui reproche «des commentaires obscènes» publiés sur Facebook visant, cette fois, le président et sa mère défunte. La militante est coutumière d'«outrage» à l'encontre du chef de l'Etat et de la première dame.
Publié
Temps de lecture : 1 min
Stella Nyanzi reste fidèle à la réputation de «dure à cuire» que lui prêtent les réseaux sociaux. Comme une partie de la population ougandaise, dont 80% a moins de 30 ans, elle souhaite le départ du président Museveni, au pouvoir depuis 1986. Ses post sur Facebook, où elle compte 200.000 followers, lui ont valu plustieurs fois d'être arrêtée et placée en détention. Les derniers «commentaires obscènes» qui lui sont reprochés par la justice remontent au 16 septembre 2018, où elle prend pour cible le président Museveni et sa mère morte en 2001. Elle y évoquait l'anniversaire du chef de l'Etat et regrettait que celui-ci ait vu le jour, dans un vocbulaire très cru.
«Le Dr Nyanzi est apparue devant le tribunal aujourd'hui après avoir passé cinq jours en cellule dans un commissariat et elle a été inculpée pour avoir prétendument perturbé la paix, la tranquillité ou le droit à la vie privée du président Museveni et de sa mère défunte», a expliqué l'AFP son avocat, Isaac Semakadde.
«Paire de fesses» et «truie paresseuse»
En 2017, elle avait comparé le président à une «paire de fesses» et qualifié la première dame de «truie paresseuse». Elle reprochait à cette dernière, qui occupe la fonction de ministre de l'Education, d'avoir renoncé à une promesse de campagne sur la fourniture gratuite de serviettes hygiéniques pour les jeunes filles scolarisées. Ces «outrages» lui avaient valu, le 7 avril, d'être arrêtée et d'être placée en détention à la prison de Luzira, premier centre psychiatrique du pays.
Titulaire d'un doctorat sur les sexualités en Afrique, Mme Nyanzi avait alors été suspendue de ses fonctions de chercheuse associée à la prestigieuse université de Makerere à Kampala.
«Les paroles dites vulgaires sont parfois la meilleure option pour faire passer un message», avait déclaré Mme Nyanzi, en juillet 2017, à l'AFP. Ceci, dans un pays enclavé d’Afrique de l’Est dont la population est estimée à 37 millions d’habitants, et qui n’a jamais connu d’alternance politique pacifique depuis son indépendance en 1962.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.