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Maurice réclame le retour des îles Chagos dans son giron

Les habitants des îles Chagos plaident leur cause devant la Cour internationale de Justice (CIJ). Depuis lundi 3 septembre 2018, elle a commencé à examiner le différend qui oppose les habitants de l’archipel des Chagos et le Royaume-Uni. Ce derniers réclament la reconnaissance de leur expulsion par Londres.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
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L'ancien Premier ministre mauricien Anerood Jugnauth plaide la cause de son pays à la barre de la Cour internationale de justice. (CIJ/Le Mauricien)

En 1965, le Royaume-Uni prépare l’indépendance de l’île Maurice. Mais, percevant tout son intérêt stratégique, il conserve la souveraineté sur l’archipel des Chagos qui en dépendait. Il s’agit d’un groupe de 55 îles posé au nord de l’océan Indien. Une étape exceptionnelle située à égale distance des côtes indiennes, africaines et indonésiennes. Le 12 mars 1968, Maurice devient indépendante. Mais il y a un prix à payer, non négociable. Sur les Chagos, Londres a construit la base militaire de Diego Garcia louée aux Etats-Unis pour 50 ans, bail prolongé depuis jusqu’en 2036.
 
Pour ce faire, tous les habitants sont expulsés, vers les Seychelles et surtout Maurice. Depuis, ils réclament réparation. Au terme d’un long processus judiciaire, en novembre 2016, Londres avait obtenu gain de cause devant la justice royale. Le dépeuplement de l’archipel des Chagos n’était pas illégal.
 
Mais depuis, Londres a subi un sérieux revers diplomatique en juin 2017, quand l’Assemblée générale de l’ONU a demandé l’avis de la CIJ. A l’occasion de ce vote, le Royaume-Uni était «lâché» par les autres pays européens. En tout 65 pays s’abstenaient, dont la France, l’Italie et l’Allemagne. La résolution sur la saisine était adoptée par 95 voix contre 15.
 
Les débats ont commencé et les 15 juges vont écouter les arguments des parties durant quatre jours. Pour Maurice, il s’agit de récupérer les Chagos, partie intégrale du territoire «illégalement démembré» lors de l’indépendance.

Le ministre de la Défense de Maurice, Sir Anerood Jugnauth, ancien Premier ministre de l’île, a été le premier à prendre la parole. Il a mené le combat dès les premiers jours. Il a participé aux négociations sur l’indépendance de Maurice et Arnerood Jugnauth rappelle que les Britanniques avaient une exigence, garder les Chagos.

Les débats sont prévus pour durer quatre jours. A l’issue, la Cour rendra un avis consultatif dont le délai peut se compter en mois, voire en années. Bref, Londres ne craint pas grand-chose. Quant à Maurice, qui réclame le retour des Chagos, cela constituerait un premier pas pour une reconnaissance internationale de la spoliation. Le départ d’un très long chemin.

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