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Lutte contre le racisme : la passivité de l'ONU dénoncée par ses hauts cadres d'origine africaine

Que fait l'ONU pour lutter contre le fléau du racisme ? De nombreuses personnalités africaines œuvrant au sein du système des Nations unies veulent des actes concrets.

Article rédigé par Martin Mateso
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Manifestations anti-racistes le 6 juin 2020 à Paris pour dénoncer le meurtre de George Floyd, un Afro-Américain étouffé sous le genou d'un policier blanc à Minneapolis, aux Etats-Unis. (JEROME GILLES / NURPHOTO)

C'est un débat historique qui a débuté cette semaine au sein du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève. Convoqué à l'initiative du groupe africain, il intervient après le calvaire du quadragénaire afro-américain George Floyd, mort asphyxié sous le genou d'un policier blanc, le 25 mai à Minneapolis.

Le projet de résolution présenté par le groupe africain n'y va pas par quatre chemins. Il pointe " les pratiques raciales discrimatoires et violentes des forces de l'ordre contre les Africains et les personnes d'origine africaine" aux Etats-Unis et dans d'autres parties du Monde. A Genève, une minute de silence a été observée pour les victimes du racisme. L'ONU est priée de sortir de l'immobilisme et de répondre aux victimes du racisme.

"L'heure est venue de passer aux actes"

Avant l'ouverture du débat au Conseil des droits de l'Homme à Genève, une vingtaine de hauts fonctionnaires des Nations unies d'origine ou d'ascendance africaine, parmi lesquels l'actuel chef de l'Organisation mondiale de la Santé, Techos Adhanom Ghebreyesus, avaient tapé du point sur la table. Dans une tribune signée à titre personnel, ils dénoncent la passivité de l'ONU face au fléau du "racisme généralisé et systémique". La tribune s'ouvre avec l'évocation du calvaire enduré par George Floyd, l'Afro-Américain asphyxié par un policier blanc à Minneapolis.

Cou pliant sous le genou et le poids de l'Histoire. Doux géant, s'agrippant à la vie, désespérément. Besoin vital de respirer, sans entrave. Jusqu'à son dernier souffle

Tribune signée par des hauts fonctionnaires africains des Nations unies

dans ONU/INFO

Les signataires de la tribune rappellent les traumatismes profonds et les souffrances intergénérationnelles qui ont résulté de l'injustice raciale perpétrée au cours des siècles, en particulier contre les personnes d'ascendance africaine. Ils appellent l'ONU à œuvrer résolument pour éliminer "les taches du racisme sur l'humanité", comme elle a su le faire lors du démantèlement du régime de l'apartheid en Afrique du Sud. N'oublions jamais les paroles du président Nelson Mandela, écrivent-ils.

Nier aux gens leurs droits humains, c'est remettre en cause leur humanité même

Paroles de Nelson Mandela, ancien président sud-africain

La simple condamnation des expressions et des actes de racisme ne suffit pas, l'heure est venue de passer aux actes, lancent les signataires de la tribune qu'ils concluent avec les paroles d'un autre sage sud-africain, l'Archevêque Desmond Tutu. "La libération des Noirs est une condition indispensable à la libération des Blancs. Personne ne sera libre tant que nous ne serons pas tous libres", aime répéter ce militant anti-apartheid. Desmond Tutu est un fervent défenseur de l'égalité des races et s'est battu pour la réconciliation des Blancs et des Noirs en Afrique du Sud.

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