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LA VIDEO. En Centrafrique, les pêcheurs fuient les sévices des milices

La Centrafrique a été plongée dans un climat de violence généralisée. Nul n’est à l’abri des exactions des milices. Le long de la rivière Oubangui, même les pêcheurs sont obligés de rendre des comptes, ou de fuir afin d’éviter la mort. Ici, la vie ne tient à un fil, comme en témoigne ce reportage vidéo de l’AFP.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min

Des dizaines de cabanes émergent des îlots de la rivière. Profitant de la saison sèche et des basses eaux de l’Oubangui, les pêcheurs se sont installés là. Ils fuient les milices, les fameux anti-balaka qui font régner la terreur. D’anti-«coupeurs de route» (balaka), ils sont devenus les premiers à prendre leur dîme sur tout ce qui bouge, y compris sur la rivière. Quant à l’autodéfense déclarée des débuts, elle s’est muée en violence contre tous.
 
Un pêcheur raconte ce quotidien au journaliste de l’AFP: «Les anti-balaka faisaient les braquages, la torture, le crime chez nous à Satema. Nous avons fui au Congo, en catastrophe.» Là-bas, il a laissé sa femme et ses neufs enfants et est revenu pêcher ici, à 300 km en amont de son village, toujours sous la coupe des milices du seigneur local, Joseph Korogo.
 
Des miliciens qui se payent «sur la bête». Au mieux, la pêche est confisquée. Au pire, les hommes sont enrôlés de force. En cas de refus, les pêcheurs subissent les pires sévices. Ainsi, pour les préparer au combat, les anti-balaka les «vaccinent». En fait de vaccin, les scarifient sur le corps à coups de lame de rasoir.
 

Si les pêcheurs ont trouvé la sécurité, leur avenir semble bien sombre. «On ne peut pas bien manger, on a n'a pas d'eau potable, pas de soins, pas assez de matériel de pêche.» Comment survivre quand le poisson victime de la surpêche se fait rare? Où aller quand la rivière gonflée par la saison des pluies aura repris ses droits et noyé les îlots? L’errance ne fait qu’une courte pause.

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