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Esclavage en Libye : le Maroc rapatrie ses derniers ressortissants

Le Maroc a lancé la troisième et dernière opération de rapatriement de ses ressortissants bloqués en Libye, qui concerne 338 personnes. Ces migrants clandestins voulaient rejoindre l'Europe via la Libye mais se sont retrouvés victimes de réseaux de traite d'êtres humains.
Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Familles de migrants marocains (Jalal Morchidi / ANADOLU AGENCY/AFP)

Ils seront «acheminés au royaume par deux avions de la compagnie libyenne Afriqiyah» qui atterriront à l'aéroport Mohammed V de Casablanca, a indiqué le ministère délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration. Il a ajouté que l'opération avait débuté le 12 janvier 2018 mais n'a pas précisé quand les 338 Marocains allaient arriver dans le pays.
 
Une fois au Maroc, ils seront transférés en bus vers leurs villes d'origine, «en leur garantissant de la nourriture et en mobilisant du personnel médical», selon la même source.
 
Ces migrants clandestins voulaient rejoindre l'Europe via la Libye mais se sont retrouvés victimes de réseaux de traite d'êtres humains, ou bloqués dans des centres de détention de migrants. Leurs parents avaient manifesté, en décembre 2017, devant le ministère des Affaires étrangères à Rabat pour demander aux autorités de rapatrier leurs proches.

Selon Tel Quel, à l’origine de la révélation des Marocains réduits en esclavage en Libye, les parents ont dû verser des rançons à des chefs de réseaux de traite d'êtres humains pour libérer leurs enfants. Le 14 novembre 2017, un documentaire choc de la chaîne de télévision américaine CNN avait révélé l'existence de ventes d'esclaves près de Tripoli, indignant le monde entier.
 
Les deux précédentes opérations, menées en août et décembre, avaient permis de ramener 435 Marocains retenus à Zouara, dans le nord-ouest de la Libye.
 
Rabat avait décidé d'accélérer l'évacuation de ses ressortissants retenus captifs après le scandale né de la diffusion d'images de marchés aux esclaves en Libye, qui avait donné lieu à un accord fin novembre entre neuf pays européens et africains en vue de mener des «opérations d'évacuation d'urgence»
 
En plein chaos depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, la Libye est une plaque tournante du transit de migrants africains cherchant à gagner l'Europe en passant par l'Italie. 

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