Algérie : vague d'indignation après l'arrestation d'un célèbre vétéran de la guerre d'indépendance
Lakhdar Bouregaâ, 86 ans, est poursuivi pour "outrage à corps constitué et atteinte au moral de l'armée".
Lakhdar Bouregaâ a été placé le 30 juin 2019 en détention, notamment pour "outrage à corps constitués", a annoncé la télévision nationale. Il a été placé sous mandat de dépôt après avoir été entendu par un juge d'instruction du tribunal de Bir Mourad Rais, à Alger.
Le vétéran de 86 ans est poursuivi pour "outrage à corps constitué et atteinte au moral de l'armée", a précisé la même source. Il encourt jusqu'à dix ans d'emprisonnement, selon le code pénal.
L'arrestation de cet opposant, présent à toutes les manifestations populaires depuis la chute, le 2 avril, du président Abdelaziz Bouteflika, a soulevé une grande vague d'indignation en Algérie.
Le Front des forces socialistes (FFS), le plus ancien parti d'opposition d'Algérie, dont Lakhdar Bouregaâ est l'un des membres fondateurs, a exprimé sa "colère" et sa "consternation".
Colère
Sur les réseaux sociaux, les Algériens ne décolèrent pas.
Le commandant de l'ALN Lakhdar Bouregaa mis au secret et poursuivi par le procureur militaire. L' #Algérie en voie de devenir un Goulag sous l'ambition dictatoriale de Ahmed Gaid Salah. Mobilisons nous en défense des détenus politiques. pic.twitter.com/cFoJjjq5dz
— El kadi Ihsane (@ElkadiIhsane) June 30, 2019
Lakhdar Bouregaa. L'Histoire sous mandat de dépôt...
— Said Djaafer (@SaidDjaafer) June 30, 2019
لخضر بورقعة، التاريخ رهن الحبس الاحتياطي pic.twitter.com/RlJVK86tPE
Liberté pour Lakhdar #Bouregaa ainsi tout les détenus innocents de ce système.#Algérie pic.twitter.com/34lKK6TMEK
— Inal Ahmed Boukhalfa بوخالفة أحمد إينال (@Inal_Boukhalfa) June 30, 2019
L'arrestation de M. Bouregaâ "constitue un grave dérapage", ont déclaré une dizaine d'universitaires dans le texte d'une pétition pour sa libération, postée sur Facebook par Fodil Boumala (texte en arabe), militant des droits humains.
Drapeaux berbères interdits
Depuis plusieurs semaines et à l'occasion de manifestations hebdomadaires à travers le pays, la police procède chaque vendredi à des arrestations à Alger et dans d'autres villes. Le général Ahmed Gaïd Salah a fait savoir mi-juin qu'aucun autre drapeau que celui de l'Algérie ne serait désormais toléré dans les défilés, où les emblèmes berbères étaient très présents depuis le début des manifestations.
Quatorze manifestants arrêtés vendredi 28 juin à Alger ont comparu le 30 devant la justice pour "port du drapeau berbère", a indiqué à l'AFP un des avocats présents lors de l'audience, Me Djamel Benyoub. La télévision nationale a fait état de la comparution de seize personnes le 30. Le juge d'instruction a ordonné leur placement en détention préventive, a ajouté l'avocat, précisant qu'elles ont été accusées d'"atteinte à l'unité nationale".
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