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Algérie : vague d'indignation après l'arrestation d'un célèbre vétéran de la guerre d'indépendance

Lakhdar Bouregaâ, 86 ans, est poursuivi pour "outrage à corps constitué et atteinte au moral de l'armée". 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le vétéran de la guerre d'Algérie, Lakhdar Bouregaa, à Alger, le 15 novembre 2015. (RYAD KRAMDI / AFP)

Lakhdar Bouregaâ a été placé le 30 juin 2019 en détention, notamment pour "outrage à corps constitués", a annoncé la télévision nationale. Il a été placé sous mandat de dépôt après avoir été entendu par un juge d'instruction du tribunal de Bir Mourad Rais, à Alger.

Le vétéran de 86 ans est poursuivi pour "outrage à corps constitué et atteinte au moral de l'armée", a précisé la même source. Il encourt jusqu'à dix ans d'emprisonnement, selon le code pénal.

L'arrestation de cet opposant, présent à toutes les manifestations populaires depuis la chute, le 2 avril, du président Abdelaziz Bouteflika, a soulevé une grande vague d'indignation en Algérie. 

Le Front des forces socialistes (FFS), le plus ancien parti d'opposition d'Algérie, dont Lakhdar Bouregaâ est l'un des membres fondateurs, a exprimé sa "colère" et sa "consternation".

Colère

Sur les réseaux sociaux, les Algériens ne décolèrent pas. 

L'arrestation de M. Bouregaâ "constitue un grave dérapage", ont déclaré une dizaine d'universitaires dans le texte d'une pétition pour sa libération, postée sur Facebook par Fodil Boumala (texte en arabe), militant des droits humains.

Drapeaux berbères interdits

Depuis plusieurs semaines et à l'occasion de manifestations hebdomadaires à travers le pays, la police procède chaque vendredi à des arrestations à Alger et dans d'autres villes. Le général Ahmed Gaïd Salah a fait savoir mi-juin qu'aucun autre drapeau que celui de l'Algérie ne serait désormais toléré dans les défilés, où les emblèmes berbères étaient très présents depuis le début des manifestations. 

Quatorze manifestants arrêtés vendredi 28 juin à Alger ont comparu le 30 devant la justice pour "port du drapeau berbère", a indiqué à l'AFP un des avocats présents lors de l'audience, Me Djamel Benyoub. La télévision nationale a fait état de la comparution de seize personnes le 30. Le juge d'instruction a ordonné leur placement en détention préventive, a ajouté l'avocat, précisant qu'elles ont été accusées d'"atteinte à l'unité nationale".

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