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Algérie : une quarantaine de détenus du Hirak en grève de la faim

Le mouvement est parti le 28 janvier 2022 de la prison d'El-Harrach, mais les grévistes de la faim ont été depuis dispersés dans différentes prisons du pays.

Article rédigé par franceinfo Afrique
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Conférence de presse du comité de défense des détenus du Hirak, dont l'avocat Abdellah Haboul (à gauche), le 7 juillet 2021. (RYAD KRAMDI / AFP)

Pas moins de quarante détenus ont entamé le 28 janvier 2022 une grève de la faim à la prison d’El-Harrach, à Alger, pour dénoncer leurs conditions de détention. Ils protestent également "contre les fausses accusations, ainsi que les prolongations de détention provisoire injustifiées", a écrit l’avocat Abdelghani Badi sur sa page Facebook.

Détenus d'opinions

La plupart attendent leur procès depuis plusieurs mois. "Ils rejettent les chefs d'inculpation retenus contre eux sur la base de l'article 87 bis du code pénal qui les accusent de terrorisme", alors que "ce ne sont que de simples citoyens qui ont exprimé leur opinion", affirme Abdelghani Badi. Vingt-trois d’entre eux ont été transférés le 2 février 2022 vers d’autres prisons de la région, selon la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme.

"D'abord, cela permettra d'éloigner les détenus de leurs avocats, ensuite, cela pénalisera les familles des détenus qui vont devoir effectuer de longs déplacements pour leur rendre visite", déclare l'avocat Abdellah Haboul du comité de défense des détenus. Selon Me Haboul, "s'il s’agit d’un détenu inculpé, il ne peut être procédé au transfèrement du détenu qu’après avis de la juridiction devant laquelle il est poursuivi".

Casser la grève de la faim

Il souligne qu'évidemment, "il y a un objectif politique : briser l’élan de cette grève". Les autorités algériennes redoutent également un retour de la contestation à l’approche du troisième anniversaire du Hirak qui avait débuté le 22 février 2019.

Aujourd’hui, pas moins de 300 personnes accusées d’atteinte à la sûreté de l'Etat, d’atteinte à l'intégrité du territoire, d’action subversives, etc., croupissent dans les prisons du pays. La plupart sont poursuivies pour avoir simplement exprimé une opinion, à travers notamment des publications sur les réseaux sociaux.

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