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Algérie : la sénatrice Louisette Ighilahriz contre un 5ème mandat de Bouteflika
Coup d’éclat de la sénatrice Louisette Ighilahriz en Algérie. A moins de sept mois de l’élection présidentielle, elle démissionne de la Chambre haute du Parlement et annonce son opposition à un cinquième mandat du président sortant Bouteflika.
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En plein putsch parlementaire contre le président de l’Assemblée nationale populaire (ANP), Saïd Bouhadja, un nouveau coup de théâtre est venu accentuer l’opacité qui entoure la vie politique en Algérie.
«J'exprime mon refus du cinquième mandat»
A moins de sept mois de l’élection présidentielle de 2019 et en l’absence de l’annonce officielle d’une cinquième candidature de président sortant, Abdel Aziz Bouteflika, la moujahida (combattante de la guerre d'indépendance) Louisette Ighilhariz a mis les pieds dans le plat.
«Ce qui compte, a-t-elle déclaré au site algérien en ligne TSA, c’est que j’ai transmis ma démission en tant que membre du Conseil de la Nation désignée par le tiers présidentiel à son président, Abdelkader Bensalah, le 20 octobre. Et c’est une décision à travers laquelle j’exprime mon refus du cinquième mandat», a-t-elle précisé.
Estimant que sa décision était mûrement réfléchie et nullement tardive, elle dit reprocher à certains de parler sans vergogne en lieu et place du président, victime d’un grave accident cérébral depuis 2013.
«Je ne peux pas affirmer que le président Abdelaziz Bouteflika se présentera pour un nouveau mandat aux présidentielles de 2019 car sa voix ne se fait plus entendre et il n’a toujours pas annoncé sa position. Mais ce qui m’énerve c’est d’entendre des personnes parler en son nom».
Sans préciser qui étaient ces personnes, la grande moujahida, citée par Algérie Focus, va plus loin encore. Elle déplore la gravité de la situation politique, estime que le président Bouteflika est pris en otage et que ce n’est pas lui qui gouverne le pays.
Se faisant à son tour interprète de la pensée du président, elle se situe pour sa part dans son sillage en citant un discours du 8 mai 2012 à Sétif..
Donner aux nouvelles générations la chance de gérer le pays
«Il a clairement dit ''notre génération est finie'', et il voulait dire par là qu’il faut donner aux nouvelles générations la chance de gérer le pays en lui transmettant le flambeau et ceux qui parlent au nom du président doivent agir en accord avec cette idée», a-t-elle rappelé.
Dans la foulée de sa critique contre «un groupe qui parle au nom du président et gère le pays», la combattante historique du FLN a pris fait et cause pour le président contesté de l’Assemblée .
Qualifiant de «députés des 10%» les élus qui tentent de destituer Saïd Bouhadja, elle estime qu’ils violent la Constitution et la loi d’une façon «qui a fait de l’Algérie la risée du monde entier».
«Said Bouhadja est un moudjahid connu qui n’a ni volé ni menti pour qu’il laisse son poste à ces individus qui se comportent comme des enfants de la rue et non comme des élus», a encore déclaré à TSA Louisette Ighilahriz. Elle conseille même à Bouhadja de «résister, de s'accrocher à son poste et de ne pas satisfaire à leurs demandes».
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