Cet article date de plus de cinq ans.

Algérie: 10 ans de prison requis contre un manifestant ayant brandi le drapeau berbère

Un tribunal algérien a requis 10 ans de prison ferme contre un manifestant ayant brandi un drapeau berbère lors d'un rassemblement contre le régime. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Des manifestants algériens brandissent les drapeaux national et amazigh à Alger, le 21 juin 2019. (RYAD KRAMDI / AFP)

Le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, a prévenu que seules les couleurs nationales sont désormais autorisées dans les cortèges. Malgré cet avertissement, de très nombreux drapeaux berbères sont apparus lors des manifestations à côté des drapeaux algériens.

Le 5 juillet, Nadir Fetissi, 41 ans, un manifestant brandissant le drapeau berbère, a été arrêté pour "atteinte à l'unité nationale", selon son avocat Koceila Zerguine.

Jugé par le tribunal d'Annaba, à 400 km à l'est d'Alger, Nadir Fetissi encourt désormais "une peine de 10 ans de prison ferme et une amende de 200 000 dinars", soit 1 500 euros, a indiqué Me Zerguine.

Il n'existe aucun texte juridique interdisant de brandir un autre drapeau que le drapeau national.

Koceila Zerguine, avocat

à l'AFP

Le verdict sera rendu le 8 août, selon l'avocat qui a précisé que son client brandissait également le drapeau algérien.

Drapeau amazigh

Près de 60 personnes ont été arrêtées et placées en détention préventive en attendant leurs procès dans plusieurs villes d'Algérie, dont une grande partie à Alger, pour des motifs similaires. 

Selon la presse algérienne, deux personnes ont déjà été jugées et condamnées à deux mois de prison avec sursis. Le procureur avait requis cinq ans de prison ferme.

Les manifestations continuent

Homme fort du pays depuis la démission du président Abdelaziz Bouteflika le 2 avril, le général Gaïd Salah a dit avoir donné aux forces de l'ordre la consigne de s'assurer qu'aucun autre drapeau que "l'emblème national" ne soit brandi lors des manifestations.

Depuis le 22 février, l'Algérie est secouée par un mouvement de contestation, marqué par des rassemblements hebdomadaires contestant d'abord le régime de M. Bouteflika puis, après sa chute, exigeant le départ de ses anciens fidèles encore au pouvoir.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.