16 juin 1976. Hector Pieterson, 12 ans, tué par le régime de l'apartheid
Printemps 1976: la bataille de la langue devient centrale dans les milieux étudiants. Le pouvoir ségrégationniste décide que les maths, l'histoire et la géographie seront enseignés en afrikaans, la langue des Boers, à l'origine en 1949 du régime d'apartheid. Quant à l’anglais, il sera utilisé pour les sciences et l'enseignement «technique». Les langues traditionnelles autochtones, elles, serviront pour l’enseignement religieux, la musique et le sport.
Pour les jeunes Noirs, ces mesures sont discriminatoires. Depuis avril, certains d'entre eux ne se rendent plus en cours pour protester contre cette décision. Un mouvement qui s’étend à tout le ghetto noir de Soweto. Le 13 juin, un comité appelle à un rassemblement trois jours plus tard.
La police et l'armée tirent à balles réelles
Le 16 juin, quelque 20.000 élèves dénoncent dans les rues de Soweto la politique du Premier ministre John Forster. Mais la situation dégénère quand les forces de l'ordre intiment aux jeunes manifestants de se disperser, en vain. Ils tirent alors sur la foule à balles réelles.
Hector Pieterson, 12 ans, est le premier à tomber. On le voit ci-dessous dans les bras d’un camarade, Mbuyisa Makhubo, sa sœur, Antoinette courant à côté des deux garçons. Le cliché du photographe Sam Nzima fera le tour du monde. Il permettra à la communauté internationale de prendre conscience de la violence du régime de l'apartheid.
Soweto s'embrasera après cette révolte. La répression sera sans merci dans tout le pays.
En 1977, l’ONU décrétera un embargo sur les ventes d’armes à destination de l’Afrique du Sud, dont le régime d'apartheid sortira affaibli.
Depuis 1991, l’Organisation de l’unité africaine, devenue depuis l’Union africaine, a fait du 16 juin la Journée mondiale de l’enfant africain. L'Afrique du Sud, elle, célèbre la Journée de la jeunesse.
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