Le Nigeria, nouvelle plaque tournante de la drogue en Afrique
Vous la connaissez si vous êtes amateur de la série télévisée Breaking Bad. La "Meth", raccourci de méthamphétamine, est une drogue de synthèse, facile à produire et peu coûteuse. "Spécialité" sud-américaine et mexicaine, elle déferle en Afrique depuis une dizaine d’années. Le Nigeria est devenu la plaque tournante de cette drogue, au point qu’on parle désormais de narco-Etat.
Le Nigeria n’est pas leader par hasard de cet empire du crime. Le pays est vaste, mal contrôlé par le pouvoir central, secoué par les conflits territoriaux et les menaces terroristes. La production de drogue peut se faire discrètement.
Dans le même temps, malgré la pauvreté des habitants et des Etats, la méthamphétamine trouve un marché car elle est peu coûteuse à produire.
Elle est fabriquée à partir d’une substance, l’éphédrine, très présente dans les médicaments. Selon l’AFP, les besoins annuels du pays en éphédrine pour son industrie pharmaceutique sont de 771 kg, or le Nigeria en importe légalement plus de huit tonnes par an.
Les rares saisies de drogues et les, plus rares encore, démantèlements de laboratoires confirment cette hausse constante du trafic de meth dans le pays. En 2011, nous dit l’AFP, on découvrait un premier laboratoire. Depuis, 14 ont été détruits. Les saisies de meth sont passées de 177 kg en 2012, à 1,3 tonne en 2017.
Maintenant, les Nigérians se débrouillent tous seuls
Kayode Raji, de la brigade anti-drogueà l'AFP
Des Mexicains, des Boliviens ont accompagné l’arrivée de la meth dans l’ouest africain. Désormais, le trafic est solidement implanté et la filière nigériane abreuve l’Afrique du Sud et le Japon. Avec, pour chaque destination, la garantie d’une plus-value confortable. De 3 000 euros le kilo à Lagos, la meth atteint 10 000 euros en Afrique du Sud et jusqu’à 130 000 euros au Japon.
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