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Le Nigeria au bord d’une grave crise sociale en raison du prix de l’essence

La hausse du prix de l’essence au Nigeria, premier producteur de pétrole en Afrique, a mis le pays au bord d’une contestation de grande ampleur. Un syndicat – sur les deux qui ont appelé à une grève nationale illimitée – a maintenu l’appel, malgré une interdiction de la justice. Le gouvernement a prévenu qu’une grève serait coûteuse et provoquerait de nombreuses difficultés notamment sécuritaires.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Des queues d'automobilistes, de plusieurs kilomètres parfois, aux stations d'essence du Nigeria. Ici à Lagos le 12 mai 2016, au lendemain du quasi-doublement du prix du litre d'essence à la pompe. (PIUS UTOMI EKPEI/AFP)

Première puissance économique du continent africain, le Nigeria est frappé de plein fouet par la baisse des cours du brut, principale source de revenus de l’Etat et de devises.
 
A la crise économique et financière que cela entraîne vient s’ajouter désormais une crise sociale provoquée, elle, paradoxalement, par la hausse du prix de l’essence à la pompe.
 
Bien que premier producteur de pétrole du continent également, le Nigeria est en effet contraint d’importer ses produits pétroliers, ses quatre raffineries ne suffisant pas à subvenir à sa consommation.
 
Le gouvernement, qui avait réussi à maintenir un prix à la pompe assez bas en payant la différence aux importateurs, a décidé de mettre fin aux subventions. Résultat: une hausse de 67% du prix de l’essence pour le consommateur.

Appel à la grève illimitée 
Pendant des mois, des files d’automobilistes de plusieurs kilomètres se sont formées devant les stations d’essence, tandis que d’autres habitants se rabattaient sur le marché noir, où le prix du litre pouvait être multiplié par trois.
 
Les deux puissants syndicats du pays, le Nigeria Labour Congress (NLC) et le Trade Union Congress (TUC) ont lancé un appel à une grève nationale illimitée jusqu’à ce que le prix du litre de 145 nairas (0,64 euro) actuellement soit ramené à 86,5 nairas (0,38 euro).
 
Le mouvement de grève a aussitôt été déclaré «illégal» et le ministre de la Justice a prévenu qu’une grève coûterait «des milliards de nairas» et causerait «des souffrances innombrables et des problèmes de sécurité inimaginables».
 
En janvier 2012, un précédent gouvernement avait déjà tenté de mettre fin aux subventions. De violentes manifestations l’avaient obligé à faire marche arrière sur cette mesure.

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