Coup d'Etat au Niger : un retrait des forces françaises peu probable à court terme

Alors que le quai d'Orsay a réagi vendredi à un communiqué des putschistes dénonçant les accords de coopération militaire entre la France et le Niger, le retrait à court terme des 1 500 soldats français sur la base de Niamey semble difficile.
Article rédigé par Bertrand Gallicher
Radio France
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Temps de lecture : 1 min
Un soldat français parmi les personnes attendant à l'entrée de l'aéroport Diori Hamani de Niamey au Niger, le 2 août 2023. (JONATHAN SARAGO / MINISTRY FOR EUROPE AND FOREIGN )

"Seules les autorités légitimes du Niger peuvent dénoncer les accords militaires avec la France" : c’est la réponse de Paris après l’injonction faite par la junte au pouvoir à Niamey exigeant le départ des soldats français au Niger. Ils sont environ 1 500 sur la base de Niamey et leur retrait à court terme serait de toute façon impossible. 

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Au Quai d’Orsay, on dit avoir pris note de l’intention de "certains militaires nigériens" de dénoncer de manière unilatérale cinq accords de coopération en matière de défense. Mais le ministère des Affaires étrangères rappelle que ces accords ont été conclus avec les autorités nigériennes légitimes, seules reconnues par la France et la communauté internationale.

Il faudrait au moins six mois aux soldats français pour partir

Paris souligne aussi les militaires français sont présents pour coopérer avec des pays de la région dans la lutte contre les terroristes et qu’il y a des résultats au Niger. Donc tant que les autorités jugées légitimes par la France – à savoir le président Bazoum retenu en otage par la junte – ne demandent pas le départ des troupes françaises, elles resteront.

Deuxièmement, les accords de défense (en grande partie secrets) entre Paris et Niamey prévoient un délai pour le départ des forces françaises en cas de dénonciation des accords par l’une ou l’autre partie. Sur le papier, la France disposerait au minimum d’un mois, plus vraisemblablement de six mois, pour concrétiser ce départ.

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Un retrait de toute façon impossible dans un délai très court car le matériel de la base française de Niamey est conséquent, lourd et sophistiqué. Il y a notamment des équipements terrestres, des avions de combat et des drones avec un environnement de radars et d’autres matériels électroniques, qui ne se démontent pas en un clin d’œil. À ces équipements s’ajoutent des tonnes de matériel rapportées des bases françaises au Mali, notamment de Gao, d’où l’impossibilité d’abandonner rapidement les installations de Niamey. Surtout sans avoir de porte de sortie terrestre.

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