Niger : "Les humanitaires sont une proie facile"
Bertrand Badie, politologue et professeur émérite à Sciences Po Paris, spécialiste des questions internationales, est l'invité du 23h. Il revient sur l'attaque qui a tué huit civils au Niger.
Selon l'ONG Acted, les humanitaires ont été attaqués alors qu'ils étaient en balade et en jour de repos. Dérangent-ils ou sont-ils une ciblep lus facile ? "Les humanitaires sont une cible facile parce qu'ils sont connus, repérés sur place, s'inscrivent dans la familiarité du jeu social quotidien. Ces attaques ont pour fonction de toucher l'opinion publique, et quand on touche des humanitaires, cela fait encore plus mal et du coup cette cible est probablement plus en mesure d'atteindre les objectifs recherchés par ses auteurs. Et puis, ce type d'attaque a un effet de démonstration (…) C'est une sorte de défi lancé à l'armée française", avance le politologue.
Conflit qui fait tâche d'huile
Est-ce que les combattants gagnent du terrain ? "Ce conflit a débuté dans le Mali du Nord, s'est étendu à l'ensemble du Mali, puis ensuite au Burkina Faso à l'ouest du Niger, au sud du Tchad, débordant aussi sur des pays limitrophes comme le Cameroun, le Nigéria, le Bénin ou la Côte d'Ivoire. Ce que l'attaque a cherché à montrer, c'est que le conflit sahélien s'étend comme une tâche d'huile sur une zone extraordinairement vaste. Elle peut échapper à tout contrôle militaire", précise Bertrand Badie.
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