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En Namibie, le pétrole devrait bientôt couler à flots

Les annonces de découvertes se multiplient dans le bassin offshore de l'Orange, au large du pays. On parle des plus gros gisements découverts dans le monde ces dernières années.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Plateforme pétrolière en Angola (MARTIN BUREAU / AFP)

La Namibie, prochain Eldorado du pétrole africain ?, interrogeait en décembre 2019 le site internet Heidi News, qui reprenait un papier de Financial News Media. Or, les derniers évènements confirment tout le potentiel de ce "point chaud énergétique", selon la formule consacrée, jusqu’à présent le moins exploré d'Afrique.

TotalEnergies a ainsi annoncé le 24 février 2022 une "découverte significative d’huile légère et de gaz associé" dans sa concession sur le bassin offshore d’Orange, au large de la Namibie. Cette annonce fait suite à celle de la Shell en janvier dernier qui annonçait également une découverte importante sur le même champ pétrolier. Les premières estimations de la compagnie néerlandaise avancent un potentiel de 300 millions de barils sur ce puits.

"Roi du pétrole"

La Namibie est donc en train de prendre sa place parmi les pays producteurs africains, aux côtés du Nigeria, de la Libye, de l’Angola, etc. Il y a tout d’abord l’exploitation du bassin du Kavango, au nord de la Namibie, entre l’Angola et le Botswana. Les premiers forages exploratoires sont en cours et ils sont prometteurs. Le sous-sol renfermerait 120 milliards de barils de pétrole selon les estimations. Cela en ferait l’un des plus importants gisements découverts dans le monde ces dernières années.

Situé non loin du fameux delta de l’Okanvango, refuge de dizaines d’espèces animales, le projet fait bondir les ONG environnementales pour la menace que l’exploitation pétrolière fait peser sur la vie animale. ReconAfrica, le groupe canadien qui mène les recherches, affirme que les concessions sont éloignées des réserves animales, elles-mêmes protégées par des zones tampons interdites sur dix ou vingt kilomètres de large selon les lieux.

Offshore

L’autre jackpot potentiel se situe en mer. Le bassin Orange doit son nom au fleuve Orange dont les cent derniers kilomètres et l’embouchure marquent la frontière entre la Namibie et l'Afrique du Sud. Au large, à environ 300 kilomètres des côtes, on parle ici d’offshore profond voire d’ultra profond. En effet, pour toucher le pactole, il faut aller forer sous 3 000 mètres d’eau comme dans le bloc 2913 B concédé à Total. La maîtrise technologique des majors des hydrocarbures permet aujourd’hui d'atteindre ces profondeurs.

Les différents blocs de recherche exploités par TotalEnergie le long des côtes namibiennes et sud-africaines. (Copie d'écran du site internet de TotalEnergie)

"Cette découverte au large de la Namibie et les premiers résultats très prometteurs prouvent le potentiel du bassin d'Orange, sur lequel TotalEnergies occupe une position importante à la fois en Namibie et en Afrique du Sud", a déclaré Kevin McLachlan, directeur de l'exploration de TotalEnergies.

Un milliard de barils

Selon l’agence Reuters, il y aurait un potentiel d’un milliard de barils sur le forage répondant au nom de Venus-1X. Le forage, annonce le pétrolier français, a "traversé un réservoir du Crétacé inférieur de bonne qualité et rencontré environ 84 mètres d'huile légère". Il faut désormais vérifier si cette présence d’hydrocarbure est exploitable.

Assez paradoxalement, ces découvertes interviennent à l’heure où les pays veulent se détourner des hydrocarbures pour verdir leur bilan carbone. Les compagnies pétrolières aussi s’orientent vers d’autres énergies. Dans ce contexte, la Namibie n’en tirera peut-être tout le profit qu’elle aurait pu espérer de ses incroyables réserves pétrolières.

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