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Mozambique : le calme revenu au Cabo Delgado, on reparle d'extraire du gaz

Depuis l'attaque de terroristes sur la ville de Palma fin mars 2021, tous les projets de production gazière, sauf un, sont à l’arrêt dans la région du Cabo Delgado. Le point sur la situation.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une patrouille conjointe de policiers rawandais et de soldats mozambicains longe le complexe gazier en construction de TotalEnergies près de Palma, au Mozambique, le 22 septembre 2021. (SIMON WOHLFAHRT / AFP)

TotalEnergie reviendra-t-il bientôt au Mozambique ? Son PDG Patrick Pouyanné a rencontré lundi 31 janvier le président mozambicain Filipe Nyusi, probablement pour faire le point sur la situation sécuritaire au Cabo Delgado. Après l’attaque sur Palma le 24 mars 2021, TotalEnergies avait gelé le projet.

Le groupe français a fait le choix d’installer sa future unité de liquéfaction du gaz sur la terre ferme, à quelques kilomètres à peine de la petite ville de Palma. Le site de Total, fortement protégé, n’a pas été visé par les terroristes, mais le contexte sécuritaire empêchait la poursuite du projet. Il était impossible de faire venir des hommes et du matériel, sous la menace constante de groupes armés.

Initialement, la production de gaz naturel liquéfié devait démarrer en 2024. La date est désormais fixée à 2026. "Beaucoup de progrès ont été faits en peu de temps, mais nous devons aller vers une sécurité durable et il reste quelques pas à faire", a déclaré Patrick Pouyanné lors de sa visite.

Le "ménage" a semble-t-il été fait durant l’été 2021, lors des interventions militaires du Rwanda et des forces de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC). Cette dernière a déployé au moins 3 000 hommes en soutien à l'armée mozambicaine et le Rwanda 1 000.

ENI en pointe

Un autre grand du secteur, l’Italien ENI, a lui aussi choisi d’exploiter le champ gazier. Selon le site internet spécialisé LE-GAZ.fr, ENI a été moins concerné car il a choisi de liquéfier le gaz sur une plateforme en mer au plus près de la ressource, et loin des terroristes. En novembre dernier, ENI a achevé le forage du premier puits. Coral Sul, la plateforme de liquéfaction construite dans un chantier naval coréen, est arrivée récemment sur la zone 4 du bassin gazier.

Photo aérienne d'une plateforme de forage sur le champ gazier du Léviathan, à130 kilomètres à l'ouest des côtes d'Israël. (MARC ISRAEL SELLEM / POOL)

La production de gaz liquéfié devrait commencer au début de l'été 2022, assure non sans fierté Claudio Descalzi, le patron d'ENI "Ce sera le premier projet à valoriser les grandes réserves de gaz que nous avons découvertes au Mozambique."

Dans la foulée, avec l’arrivée des premiers mètres cubes de gaz, le Mozambique veut construire une centrale électrique de 250 MW fonctionnant au gaz naturel. Un projet de 350 millions d’euros qui fournira de l’électricité à plus d’un demi-million de personnes.

Exxon Mobil hésitant

Le projet le plus impacté semble être celui du géant américain Exxon Mobil. La construction des installations n’a pas commencé et le groupe n’a donné aucun signal quant à un éventuel démarrage. Mais l'abandon du projet, s’il a lieu, ne serait pas uniquement lié à la question sécuritaire.

Selon le Wall Street Journal, sous la pression des actionnaires, le groupe voudrait à son tour réduire sa part d’investissement dans les énergies fossiles. Une tendance de plus en plus forte chez les pétroliers. De plus, les investissements lourds comme celui prévu au Cabo Delgado seraient trop long à amortir. Pourtant, Exxon a déjà dépensé 2,4 milliards d’euros, soit environ 10% de la facture totale.

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