Michel Martelly prend les rênes d'Haïti
La cérémonie a débuté à 8 heures (locales) dans un Parlement de fortune. Un Parlement de bois, construit pour remplacer le vrai Parlement, anéanti en janvier 2010 par le séisme.
La passation de pouvoir a été perturbée par une panne d'électricité qui a plongé la salle dans l'obscurité. Le lieu de l'investiture, symbolique, et les soucis techniques rappellent que la reconstruction d’Haïti est loin d’être achevée.
Le président sortant, René Préval, a remis l’écharpe présidentielle à son successeur en présence d'élus de l'Assemblée nationale et de dignitaires étrangers. Parmi eux, une dizaine de chefs d’Etats étrangers, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé et Bill Clinton, l’ancien président américain aujourd’hui à la tête de la commission pour la reconstruction d’Haïti.
Avant la cérémonie, Edmond Mulet, le chef de la mission de stabilisation de l'ONU en Haïti (Minustah), s'était félicité de cette intronisation au cours de laquelle, "pour la première fois dans l’histoire d’Haïti, un président démocratiquement élu [passerait] l’écharpe présidentielle à un autre président démocratiquement élu de l’opposition."
L'ex-artiste veut se consacrer à la croissance et à la reconstruction
La tâche s’annonce colossale pour un homme au CV politique inexistant, qui ne pourra compter que sur des institutions faibles et sclérosées par la corruption.
En même temps que l’écharpe rouge et bleue, Michel Martelly a endossé la responsabilité d’une reconstruction encore trop lente. Il lui faudra trouver des solutions au cas des centaines de milliers de survivants du séisme encore logés sous des tentes. Et ce dans l’un des pays les plus pauvres du monde, où la moitié des quelque 10 millions d’habitants vit avec moins de deux dollars par jour.
Par ailleurs, si une frange importante des Haïtiens est tout acquise à sa cause (son score à l’élection présidentielle, 67,5% des voix, parle pour lui), Michel Martelly devra composer avec un Parlement où il ne compte que trois élus de son parti. Celui qui n’a eu de cesse d’appeler au "changement" pendant sa campagne devra donc se résoudre aux compromis.
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