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Maroc : après la déroute des islamistes du PJD aux législatives, le libéral Aziz Akhannouch en bonne position pour devenir Premier ministre

Le Rassemblement national des indépendants (RNI) arrive en tête des législatives avec 102 sièges. Les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) s'effondrent, passant de 125 à 13 députés.

Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président du Rassemblement national des indépendants (RNI) du Maroc, Aziz Akhannouch, donne une conférence de presse dans la capitale Rabat, après que son parti est arrivé en tête des élections législatives et locales, le 9 septembre 2021. (FADEL SENNA / AFP)

Cuisante défaite pour le Parti de la justice et du développement (PJD) et son chef de file Saâd-Eddine El Othmani, qui perd son siège de député à Rabat, et donc selon la Constitution son poste de Premier ministre. Le Parti de la justice et du développement (PJD), au pouvoir depuis 11 ans, subit une véritable déroute puisqu’il passera de 125 à 13 sièges dans la prochaine chambre des représentants. Vote sanction après une décennie aux affaires. 

Sortir de la paralysie économique

Les observateurs s'attendaient à une perte de terrain du PJD, entre usure du pouvoir, désenchantement des électeurs et réforme du système électoral, mais pas à une telle dégringolade. Malgré une bonne gestion de l’épidémie, le Premier ministre sortant Saâd-Eddine El Othmani et le PJD son parti payent la paralysie de l’économie qui a fait (re)plonger une bonne partie de la population dans la pauvreté. Malgré une campagne de vaccination massive, le tourisme, la restauration et l’artisanat ainsi que de nombreux autres secteurs sont à l’arrêt depuis près de deux ans.

Le Rassemblement national des indépendants (RNI), un parti libéral, apparaît comme le vainqueur de ces législatives en remportant 102 sièges (contre 60 en 2016), selon les derniers résultats de la presse marocaine. Le Parti authenticité et modernité (PAM), également libéral, occupe la 2ᵉ place avec 87 sièges, suivi du Parti de l’Istiqlal en forte progression (81 sièges), de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP, 34 sièges)… Une dizaines de petites formations politiques se partagent les sièges restants (sur les 395 que compte l’Assemblée).

Le taux de participation (50,35%) à ces élections législatives est en progression par rapport à 2016 (43%).

Des alliances politiques seront nécessaires

Des alliances politiques entre partis seront nécessaires pour obtenir la majorité requise de 198 sièges. Comme le prévoit la nouvelle Constitution (adoptée en 2011), le Premier ministre nommé par le roi sera désigné au sein du parti arrivé en tête aux législatives. Ce qui donne un poids décisif au chef du Rassemblement national des indépendants, Aziz Akhannouch.

Cet entrepreneur et homme d’affaires libéral – l'une des plus grosses fortunes du Royaume  est décrit "comme un proche du palais". Ministre de l’Agriculture depuis octobre 2007, Akhannouch a mis en œuvre avec succès le plan "Maroc vert" qui a permis une forte hausse de la production et des exportations agricoles.

Le prochain chef de gouvernement aura la mission de sortir le pays de la crise sanitaire et économique et de lancer les réformes structurelles pour faire du Maroc un pays émergent à l'horizon 2030, comme le préconise un rapport sorti quelques mois avant l'élection.

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