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L’armée algérienne arrête 84 «immigrants clandestins marocains»
84 ressortissants marocains ont été arrêtés à Tlemcen, non loin de la frontière, par l’armée algérienne. Ils sont accusés de séjour illégal et de contrebande. En janvier 2016, 200 Marocains ont été arrêtés à l’aéroport d’Alger où ils se trouvaient en transit pour rejoindre la Libye. Rabat et Alger sont en froid depuis plusieurs années.
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«Dans le cadre de la sécurisation des frontières et de la lutte contre la criminalité organisée, et grâce à la permanente vigilance des Forces de l'Armée nationale populaire, des unités des gardes-frontières de la wilaya de Tlemcen/2e Région militaire ont appréhendé, le 11 septembre 2016, 84 immigrants clandestins de nationalité marocaine et saisi 1.920 litres de carburant destinés à la contrebande», affirme le ministère algérien de la Défense.
Depuis 1994, date de la fermeture de la frontière terrestre entre le Maroc et l’Algérie, les ressortissants des deux pays peuvent se rendre visite sans visa… mais en avion uniquement. Rabat et Alger sont en froid depuis plusieurs années à cause du problème du Sahara occidental, revendiqué par le Maroc.
Le Maroc et l’Algérie construisent des murs le long de leurs frontières, enterrant le rêve d’une Union du Maghreb (UMA) et pénalisant les populations. Officiellement, Rabat explique la construction de son «mur de Berlin», long d’une centaine de kilomètres, entamée fin 2014, par la lutte anti-terroriste. Et Pour Alger, la construction d’une tranchée puis – maintenant – d’un mur serait motivée par la lutte contre le trafic de drogue et la lutte contre la contrebande, notamment des hydrocarbures et les denrées alimentaires fortement subventionnés.
Direction Tripoli
Le ministre algérien des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, avait reçu le 23 janvier 2016 à Alger l'ambassadeur du Maroc pour lui faire part de ces mouvements suspects de ressortissants marocains vers la Tripoli. 200 Marocains ont été arrêtés en janvier 2016 à l’aéroport d’Alger où ils se trouvaient en transit pour rejoindre la Libye.
«Ils n’avaient sur eux aucun justificatif pour se rendre en Libye. S’ils ne résident pas là-bas et qu’ils n’ont aucun papier justifiant leur déplacement en Libye pour des motifs professionnels ou familiaux, on a tout lieu de penser qu’il s’agit de candidats au djihad qui souhaitent rejoindre les rangs de l’EI», expliquait une source policière à El Watan.
Face à la menace djihadiste et à la contrebande, l’Union du Maghreb arabe (UMA) se retrouve, une nouvelle fois, désunie, incapable de définir une politique sécuritaire régionale. Chaque pays se barricade derrière ses frontières.
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