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Algérie-Maroc : «les murs de la honte» se multiplient et enterrent l'UMA

Un mur, un fossé, un autre mur... les deux voisins nord-africains se sont lancés dans une surenchère bétonnière. Le Maroc et l’Algérie construisent des murs le long de leurs frontières, enterrant le rêve d’une Union du Maghreb (UMA) et pénalisant les populations.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Construction d'un mur le long de la frontière entre le Maroc et l’Algérie. (FADEL SENNA / AFP )

Après le métal, le béton. Après le grillage, le mur. Officiellement, ce mur n’existe pas. Les autorités algériennes n’ont pas communiqué sur le sujet. Les correspondants des médias locaux signalent la construction ce mois-ci d’un mur haut de 7 mètres et long de 5 km le long de la frontière marocaine. «Le conflit algéro-marocain prend des proportions inédites. Après avoir fermé leurs frontières communes en 1994 après les attentats de Marrakech, les deux pays se livrent à un nouvel épisode de surenchère: ils sont sur le point de construire des murs des deux côtés de la bande frontalière», s’alarme El Watan.

Capture d'écran Liberté (DR/Liberté)

Les raisons de la colère
Genèse. Les frontières terrestres entre les deux pays sont fermées depuis 1994. Après un attentat à Marrakech, Rabat a imposé le visa aux Algériens. Réaction immédiate d’Alger : fermeture des frontières. Depuis, les ressortissants des deux pays peuvent se rendre visite sans visa… mais en avion seulement. Rabat et Alger sont en froid depuis plusieurs années.
 
Officiellement, Rabat explique la construction de son «mur de Berlin», long d’une centaine de kilomètres, entamée fin 2014, par la lutte anti-terroriste. «Le Maroc construit une clôture dotée de capteurs électroniques pour se protéger des menaces terroristes», déclarait en 2014 Mohamed Hassad, ministre de l’Intérieur. Comprendre que des terroristes potentiels s’infiltreraient à partir de l’Algérie.

 
Pour Alger, la construction d’une tranchée puis – maintenant – d’un mur serait motivée par la lutte contre le trafic de drogue et la lutte contre la contrebande, notamment des hydrocarbures et les denrées alimentaires fortement subventionnés.

 


«En fin de compte, ces murs traduisent l’incapacité des deux pays à dialoguer et à rétablir leurs relations politiques. La lutte contre le terrorisme, la contrebande et le trafic de drogue ne peut se faire qu’avec le dialogue et la coopération. En mettant de côté les postures politiques et les agissements contre-productifs ou nuisibles, l’Algérie et le Maroc gagneraient à développer une coopération bénéfique pour les deux parties», relève le pure-player TSA.

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