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A Casablanca, les intempéries révèlent la vétusté de l'habitat

Les intempéries meurtrières, qui ont sévi à Casablanca la dernière semaine d’octobre 2012, ont relancé le débat sur les problèmes de vieillissement de l’habitat marocain.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Les pompiers interviennent après l'effondrement d'une maison dans le quartier Moulay Youssef de Casablanca, le 9 Juin 2012. Bilan: trois morts et deux blessés. (AFP PHOTO / CHAFIK)

A l’origine dudit débat, la mort deux hommes dans l'effondrement, sous l’effet de plusieurs jours de précipitations, d’un logement construit sur la terrasse d'une maison vétuste à la Loubila, quartier jouxtant la médina. Dans la capitale économique du royaume chérifien, où résident quelque cinq millions d'habitants, dix personnes étaient mortes en mai 2012 dans l’écroulement de leurs habitations.

Les effets collatéraux des intempéries risquent d’amener les autorités à revoir leur politique en matière d’habitat, car plus de 70.000 ménages vivent dans des logements prêts à s’effondrer dans la Ville blanche, selon Kamal Dissaoui, un élu. Il estime que cette affaire est celle «de l'Etat, car les élus comme nous n'ont pas les moyens».

Un Casablancais met l’accent sur le fait que «la plupart des constructions de la médina de Casablanca datent du XIXe siècle. Ce sont plus de quinze quartiers qui risquent aujourd'hui de tomber sur leurs habitants.» Dans un rapport, le ministère marocain de l'Habitat a même précisé que ce risque portait sur 4.000 à 7.000 maisons.

Lancement du projet d'habitat social à Mohammedia

Vidéo Infosoir publiée le 2 mai 2012
 

Si le roi Mohammed VI a injecté quelque trente millions d’euros pour «réhabiliter» le vieux Casablanca, dans le cadre d’une commission mise en place par le souverain, il faudra du temps pour faire avancer les choses.

«Avant de réhabiliter, il faut recenser les familles qui doivent être relogées d'urgence», a expliqué un membre de la commission avant de préciser : «On se retrouve parfois avec dix familles qui prétendent habiter une seule maison. Il faut un travail d'enquête et de prospection pour savoir qui habite vraiment dans les quartiers menacés.»

On compte aujourd’hui plus de 500 familles relogées dans des résidences neuves ou des écoles proches de la médina. Mais ce chiffre semble loin du compte.

Si on considère le problème à l’échelle du Maroc, fort est de constater que plus de 114.000 habitations tombent en ruines, notamment à Fès, dont la médina est la plus ancienne et la plus grande du monde arabe après celle d'Alep, en Syrie.

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