Marathon de Paris : une Gambienne avec un bidon sur la tête promeut l'accès à l'eau
Elle voulait sensibiliser l'opinion aux kilomètres parcourus en Afrique pour chercher de l'eau.
Dossard réglementaire, mais pas de short ni de chaussures de sport. Une Gambienne a pris dimanche 12 avril le départ du marathon de Paris en tenue traditionnelle avec un bidon sur la tête. Objectif : sensibiliser l'opinion aux kilomètres parcourus en Afrique pour chercher de l'eau.
Sandales aux pieds, Siabatou Sanneh portait son message sur des panonceaux: "En Afrique, les femmes parcourent chaque jour cette distance pour de l'eau potable", "aidez-nous à réduire la distance". Cette femme longiligne d'une quarantaine d'années a accepté de quitter pour la première fois son pays et de se glisser au milieu des 54 000 coureurs pour "s'aider elle-même, aider sa famille et son village", a-t-elle dit avant la course. "Qu'on les aide à avoir de l'eau", exhorte-elle, "les Africains sont fatigués".
Trois fois par jour
"Chaque jour, on va chercher de l'eau et c'est très loin", a expliqué Siabatou Sanneh. Elle doit chercher de l'eau trois fois par jour, accompagnée de ses deux filles de 10 et 4 ans qui ont, elles aussi, l'habitude de porter de lourds bidons pour acheminer le précieux liquide, nécessaire "pour boire, pour cuisiner, pour laver les vêtements".
Cette participation symbolique, alors que s'ouvre dimanche à Daegu, en Corée du sud, le 7e forum mondial de l'eau, est orchestrée par l'ONG britannique Water for Africa qui lance une campagne de collecte de fonds pour financer des pompes à eau à Bullenghat, où vit Siabatou Sanneh, et dans d'autres villages. Il s'agit aussi de "montrer le contraste entre l'opulence, la beauté de Paris et la pauvreté de l'Afrique", a déclaré Sheryl Greentree, fondatrice de l'ONG. Un puits de pompage coûte 4 900 euros et peut être monté en cinq jours, a assuré la responsable dont l'ONG a déjà financé 120 projets de ce type en Gambie.
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