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Mali. Les jihadistes revendiquent l'enlèvement d'un Français

Il a été kidnappé dans l'ouest du pays par sept hommes armés. Paris demande une nouvelle fois à ses ressortissants de ne pas se rendre dans le pays.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Des combattants du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest posent le 16 juillet 2012 à Gao (Mali). (ISSOUF SANOGO / AFP)

MALI - "Les moujahidine, avec la bénédiction de Dieu, ont dans leurs mains un Français venant d'un pays qui veut diriger les armées contre les musulmans." Les jihadistes qui occupent le nord du Mali ont revendiqué mercredi 21 novembre l'enlèvement la veille dans l'ouest du pays d'un Français, comme l'a affirmé un membre de la direction du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Il n'a pas dit explicitement si c'était son groupe ou ses alliés d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui détenait l'otage.

François Hollande avait confirmé l'enlèvement dans la journée, indiquant que Paris ferait tout "pour retrouver [ce] ressortissant", qui n'a pourtant pas été enlevé "dans la partie où il y a le plus grand danger". Francetv info détaille ce que l'on sait sur cet enlèvement.  

Hollande confirme le nouvel enlèvement d'un Français au sud-ouest du Mali ( France info / France 2)

Que sait-on de l'homme enlevé mardi ?

Il s'agirait de Jules Berto Rodriguez Léal, un Français d'origine portugaise âgé de 61 ans, selon l'Agence mauritanienne d'information (AMI, officielle).

Selon l'AMI, l'homme avait quitté la Mauritanie pour le Mali mardi à la mi-journée et circulait "à bord d'un véhicule Peugeot" lors de son enlèvement. D'après RFI, "il était assis, bavardant avec des jeunes de la localité malienne de Diéma. Subitement, un véhicule s’est garé. Six à sept hommes armés en sont descendus. Deux d’entre eux, enturbannés, lui ont brutalement demandé de les suivre. Sans résistance, le véhicule a démarré en trombe."

 "Les recherches sont en cours", a précisé une source administrative à Diéma, une petite ville située non loin de la frontière avec la Mauritanie. Selon la France, Jules Berto Rodriguez Leal n'a pas été enlevé à Diéma mais à Nioro, ville située un peu plus au nord, à la frontière mauritanienne.

Est-ce une zone risquée ?

Le Quai d'Orsay demande en tout cas aux Français de ne pas se rendre dans l'ouest du Mali, a annoncé Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères. Il y a environ quatre ans, un couple italo-burkinabé avait été enlevé dans cette même région par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), puis libéré après quelques mois de détention contre le paiement d'une rançon, selon les sources de l'AFP. 

Contrairement au Nord, vaste région aride qui occupe les deux-tiers du territoire malien, l'ouest et le sud du Mali restent sous contrôle des autorités de transition en place à Bamako depuis avril, après un coup d'Etat militaire qui, le 22 mars, avait précipité la chute du nord du Mali aux mains des islamistes.

Aqmi est l'un des trois groupes islamistes armés qui, avec le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et Ansar Dine (Défenseurs de la religion), occupent tout le nord du Mali depuis fin juin. Aqmi y retient en otage neuf Européens, dont six Français. Deux géologues, Philippe Verdon et Serge Lazarevic, ont été enlevés dans la nuit du 24 novembre 2011 au Mali. Aqmi détiendrait en outre quatre collaborateurs du groupe nucléaire public français Areva et de son sous-traitant Satom, filiale de Vinci, capturés au Niger le 16 septembre 2010.

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