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Quand l'UE finance une force au Mali sous l'œil de Ryad et Washington

La cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a annoncé le 5 juin à Bamako une aide de 50 millions d'euros pour permettre aux pays du G5 Sahel de renforcer la force destinée à lutter notamment contre la menace djihadiste. En mai 2017, les membres du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) avaient déjà annoncé un doublement de cette force. Annonce faite à Ryad.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Les présidents Ibrahim Boubacar Keita (Mali), Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Idriss Deby (Tchad), Mahamadou Issoufou (Niger) Michel Kafando (Burkina Faso) lors d'un sommet du G5 Sahel à N'Djamena en novembre 2015. (IBRAHIM ADJI / AFP)

«La stabilité et le développement de la région du Sahel sont cruciaux non seulement pour l'Afrique mais aussi pour l'Europe. Nous sommes voisins et tout ce qui se passe sur l'un de nos continents a un impact sur l'autre. Nous devons unir nos forces pour lutter contre le terrorisme, les trafics de toutes sortes, y compris d'êtres humains, et une meilleure gestion des frontières», a expliqué la cheffe de la diplomatie européenne. 

L'engagement européen pour cette force sahélienne s'ajoute à la présence française (force Barkhane) et à celle de l'ONU (Minusma). Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à al-Qaïda et les incidents restent nombreux dans le nord du pays.

Sécurité et stabilité au menu
La décision initiale de création de cette force conjointe remonte au sommet du G5 Sahel en novembre 2015 à N'Djamena, la capitale tchadienne. Mais c’est en... Arabie Saoudite, lors de la visite du président américain, que les chefs d'Etat du G5 Sahel qui se sont réunis à Ryad il y a juste quelques semaines, ont décidé de porter ces 5.000 hommes à 10.000. «Premier du genre, le sommet arabo-musulman et américain a abordé les sujets de la sécurité et de la stabilité», se félicitait alors Maliactu.  

«Quand Crésus reçoit le roi du monde, seuls les plus désintéressés peuvent se permettre de négliger la convocation. D’Asie et d’Afrique, les chefs d’Etats comptant au moins une minorité sunnite ont accouru à Ryad», s’amusait Jeune Afrique, notant que «opportunément réunis, les présidents tchadien, burkinabè, malien, nigérien et mauritanien ont tenu sur place un G5-Sahel sur le djihadisme».

Le prochain sommet du G5 Sahel se déroulera le 2 juillet à Bamako en présence du président français Emmanuel Macron, selon les ministres des Affaires étrangères des pays concernés. Preuve que la région semble intéresser beaucoup de monde...
 

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