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Otage française au Mali : "Un interlocuteur s'est proclamé" pour représenter les ravisseurs, le fils de Sophie Petronin souhaite le rencontrer sur place

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Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France

Sébastien Chadaud-Petronin a dit sur franceinfo souhaiter se rendre au Mali pour voir sa mère retenue en otage depuis décembre 2016. 

Sébastien Chadaud-Petronin, fils de Sophie Petronin, humanitaire de 73 ans détenue en otage au Mali depuis décembre 2016, a annoncé mardi 4 septembre sur franceinfo qu'"un interlocuteur s'était proclamé" pour représenter le groupe de ravisseurs et "a lancé un message" en ouvrant "une discussion possible". Le fils de l'otage se dit prêt à "se plier à leur organisation et parler à la personne qui a été désignée pour cela".  

C'est une situation assez complexe. On ne sait pas où elle est. On ne sait pas qui précisément la détient. Il se pourrait que ce soit un groupe ou un autre, mais ce qui est sûr c'est qu'en face de nous, on a un interlocuteur.

Sébastien Chadaud-Petronin

à franceinfo

Sébastien Chadaud-Pétronin confie à franceinfo qu'il compte "rendre visite" à sa mère. "Elle en a besoin. Elle n'a vu personne depuis 20 mois (...) Elle se sent terriblement abandonnée. J'ai fait savoir aux gens qui la détiennent que j'étais prêt à discuter avec eux de manière complètement pacifique", affirme-t-il. 

Il doit être reçu mardi au ministère des Affaires étrangères, car Sébastien Chadaud-Pétronin espère se rendre prochainement au Mali pour rencontrer les ravisseurs de sa mère. Dans une vidéo diffusée en juin dernier, Sophie Pétronin a appelé son fils à venir la voir : "Si tu peux et si tu le veux, viens passer un moment avec moi. Je te garantis qu'ils ne te feront rien", avait-elle déclaré. Le comité de soutien pour la libération de Sophie Pétronin s'apprête à diffuser cette semaine sur son site l'intégralité de la vidéo.

La crainte d'un guet-apens

Sébastien Chadaud-Pétronin ne s'attarde pas sur les risques qu'il prend en se rendant au Mali. Il ne veut pas voir un piège dans cette invitation : "Je sais que pendant quelques minutes, c'est son cœur de mère et c'est mon cœur de fils qui a reçu le message et là-dessus je ne me pose aucune question", a-t-il assuré.

C'est généralement le rôle de la diplomatie ou des services secrets de mener de telles négociations avec des ravisseurs. Sa démarche personnelle est-elle une façon de prendre les choses en main devant l'inaction du gouvernement qu'il a parfois dénoncée ? : "Bien sûr que cela nous est arrivé de nous disputer avec des gens au ministère et parfois même avec monsieur le ministre [Jean-Yves Le Drian] mais je voudrais vraiment qu'on se tourne vers ma mère et qu'on puisse agir et trouver des solutions. On ne va pas chercher un responsable alors qu'on peut trouver une belle issue à cette affaire", a-t-il déclaré.

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