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Mali : l'ambassadeur de France convoqué par Bamako après des propos d'Emmanuel Macron jugés "inamicaux et désobligeants"

"Il faut que l'Etat revienne" au Mali, a déclaré mardi le chef de l'Etat. Des propos jugés "regrettables" par la diplomatie malienne.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, le 5 avril 2016 au siège de l'ONU à New York (Etats-Unis). (SIPANY / SIPA)

Après l'Algérie, c'est au tour du Mali de réagir avec agacement à des propos d'Emmanuel Macron. Le ministère des Affaires étrangères malien a convoqué l'ambassadeur de France, mardi 5 octobre, et a fait savoir qu'il invitait "les autorités françaises à la retenue, en évitant des jugements de valeur".

Le communiqué de la diplomatie malienne fustige les "propos inamicaux et désobligeants" du président français et exprime une "vive protestation contre ces propos regrettables". Il appelle la France à "se concentrer sur l'essentiel, notamment la lutte contre le terrorisme (au) Sahel".

Des tensions liées à la présence militaire française

"Il faut que l'Etat revienne avec sa justice, son éducation, sa police partout, en particulier au Mali", avait déclaré Emmanuel Macron plus tôt mardi, expliquant que des pans entiers de territoire restent livrés à eux-mêmes face aux jihadistes, aux tensions intercommunautaires et aux trafics.

Avant cela, le président français avait qualifié jeudi dernier de "honte" les accusations d'"abandon en plein vol" du Mali par la France, portées par le Premier ministre de transition, Choguel Kokalla Maïga, à la tribune de l'ONU.

La réduction de la présence militaire française au Sahel est à l'origine de ces tensions. D'ici à 2023, la France veut réduire ses effectifs (2 500 à 3 000 soldats contre plus de 5 000 actuellement) dans le cadre de la force Barkhane. La junte militaire au pouvoir depuis un coup d'Etat en mai, le second en moins d'un an, envisage de recruter des mercenaires russes de l'entreprise Wagner pour compenser la réduction du contingent français, mais Paris a menacé de se retirer complètement du pays si c'était le cas.

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