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Enlèvement d'une Française au Mali: le Sahel reste une zone de non-droit

L’enlèvement d’une humanitaire française au nord du Mali, remet le projecteur sur la situation sécuritaire dans le pays. Les 13 et 14 janvier 2017 se tiendra à Bamako le sommet Afrique-France. Il devrait notamment faire le point sur la lutte contre les terroristes. Le moins que l’on puisse dire, c'est qu'ils sont encore particulièrement actifs.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Patrouille française de l'opération barkhane à Kidal au Mali. (AFP)

En août 2014 s’achevait l’opération Serval qui a permis de chasser les islamistes d’une grande partie du nord du Mali. En lieu et place, la France lançait Barkhane pour tenter de contrôler le Sahel par une présence élargie à l’ensemble des pays de la zone, de la Mauritanie au Tchad (le G5 Sahel).
 
4000 hommes, des hélicoptères, soutenus par 13.000 casques bleus sont sensés sécuriser le secteur. «Une zone aussi vaste que l’Europe», admet le ministère de la Défense qui précise: «La distance entre Niamey et N’Djamena équivaut, par exemple, à la distance entre Brest et Copenhague (1750 km).»
 
La France a installé trois camps permanents à N’Djamena (Tchad), Niamey (Niger) et Gao (Mali). Gao où, justement, a été enlevée la ressortissante française. Des bases temporaires comme celle de Madama, tout au nord du Niger, viennent compléter le dispositif. La France reconnaît l’immensité de la tâche et insiste sur le fait que sa doctrine s’appuie sur «l’accompagnement des forces partenaires». «L’objectif de la stratégie (…) est de permettre aux États partenaires d’acquérir la capacité d’assurer leur sécurité de façon autonome.»
 
Quel résultat ?
Toujours selon le site du ministère, Barkhane a permis de saisir 17 tonnes de munitions et d’armement en deux ans. En revanche, le nombre de terroristes capturés ou mis hors de combat semble assez faible. Seulement 250 hommes ont été remis aux autorités locales, ou tués. Surtout, la capacité des djihadistes à se déplacer en toute tranquillité semble intacte.
 
Un site internet malien, Malinet, évoque ainsi une attaque contre des militaires maliens le jour de Noël. Des militaires maliens sont tombés dans une embuscade sur le chemin Gossi-Hombori, à l’ouest de Gao. Deux assaillants ont été tués, six autres faits prisonniers. Le principal obstacle à la relance économique de la région de Gao tient justement au manque de sécurité sur les axes routiers. Mais pour l'instant, l’armée malienne est encore incapable d'en assurer le contrôle.
 
Les attaques du groupe Ansar Dine sont fréquentes et l’armée malienne oppose une très faible résistance. «Al-Qaïda et ses alliés Ansar Dine et al-Mourabitoune conservent la capacité d’opérer ouvertement au Mali. Et contrairement aux années précédentes, ces groupes ont été en mesure de frapper dans toute l’Afrique de l’Ouest», constate le Long War Journal, qui craint que 2016 soit l'année la plus meurtrière depuis 4 ans.
 
L’enlèvement de l'humanitaire Sophie Pétronin, qu'il soit politique ou crapuleux, prouve en tout cas que la région est bien loin d’être pacifiée.

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