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Grâce à Sophia les migrants meurent moins en Méditerranée
Voilà près d’un an que l’opération Sophia a été décidée. Le bilan de ce programme ambitieux de surveillance de la Méditerranée entre Libye et Sicile est contrasté. On meurt moins en mer, en revanche, le trafic des migrants reste très florissant.
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Sophia c’est quoi ?
Il s’agit d’une opération militaire en vue d'identifier, de capturer et de neutraliser les navires et les embarcations en mer. Il s’agit aussi de s’attaquer aux ressources qui sont utilisées ou soupçonnées d'être utilisées par des passeurs ou des trafiquants de migrants. L’opération a été lancée au printemps 2015, suite à une tragique succession de naufrages de navires chargés de migrants.
Sophia c’est qui ?
27 Etats européens sont membres et fournissent hommes et matériel, nautique et aérien. Le dernier bilan de Sophia annonce 13.000 personnes secourues par sa flotte, 110 bateaux saisis et 68 passeurs remis aux autorités italiennes.
Actuellement, cinq bâtiments patrouillent au-delà des eaux territoriales libyennes.
Il est vrai que la liberté de manœuvre des passeurs a été sérieusement réduite aux abords des côtes libyennes. Au-delà, la flotte veille. Ainsi, les gardes côtes italiens ont annoncé avoir secouru 2000 migrants pour la seule journée du 23 mai 2016, au cours d’une quinzaine d’opérations de sauvetage.
Le HCR avance le chiffre de 34.000 personnes débarquées sur le sol italien après avoir été secourues en mer depuis le début de l’année 2016.
Sophia quel bilan ?
Mais le succès de Sophia qui a intercepté et neutralisé ces bateaux de passeurs souvent en bois a été contourné par les gangs qui désormais importent des bateaux neufs d’Europe. Ainsi en 2015, les douanes maltaises ont découvert 20 pneumatiques semi-rigides dans un bateau, destinés à la Libye. Les douaniers n’ont rien fait car ils n’ont pas le pouvoir de saisir la cargaison.
Les patrouilles ont été efficaces pour sauver des vies. «La Méditerranée centrale est bien moins mortelle qu’à la même époque en 2015», explique Mark Micallef de l’ONG Migrant Report au journal britannique The Guardian. «Mais le travail de renseignement en mer est un gaspillage. On a besoin de renseignements à terre.» On sait ainsi que les Erythréens ont des agents à Tripoli qui s’occupent des hébergements des nouveaux arrivants, puis trouvent bateaux et pilotes. Chaque migrant doit payer au moins 1000 dollars (environ 900 euros) soit un revenu pour les gangs estimé entre 250 et 300 millions d’euros chaque année.
Les candidats à l’exil pas découragés
C’est bien le domaine où le bât blesse. Certes on meurt moins en mer, mais les candidats au passage sont toujours aussi nombreux. Le ministre français de la Défense avance le nombre de 800.000 migrants attendant de traverser en Libye. Les gardes-côtes libyens multiplient les interceptions de canots pneumatiques. 550 migrants le lundi 23 mai après 850 le dimanche ont ainsi été secourus. L’Union européenne compte d’ailleurs beaucoup sur le travail des Libyens pour endiguer le flux des migrations. Sophia prévoit désormais un volet consacré à la formation des gardes-côtes.
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