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Libye : le régime tente de reprendre la main

Alors que les rebelles progressaient tant bien que mal depuis une semaine vers la capitale Tripoli, les forces loyales au colonel Kadhafi ont stoppé leurs avancées. Le régime revendique même avoir repris plusieurs villes. Mais l'insurrection dément. _ Ce sont en tout cas des combats à l'arme lourde qui se déroulent en ce moment à Ben Jawad, dans l'est du pays, sur la route menant à Syrte, la ville natale de Kadhafi. Ce bastion a été visé par plusieurs raids aériens ce matin.
Article rédigé par franceinfo
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Alors que l'armée de Kadhafi pilonne Ben Jawad ou Misrata, c'est aussi à coup de communiqués que la guerre civile se poursuit en Libye. Guerre psychologique. La télévision d'Etat libyenne, après avoir assuré que le régime avait reconquis plusieurs villes, a annoncé que des forces fidèles au colonel Kadhafi étaient en route vers Benghazi, devenu fief de l'opposition à près de 1.000 km à l'est de Tripoli. Pourtant, la rébellion, mélange de jeunes sans expérience et de militaire ralliés, ne se laisse pas abattre.

Selon nos reporters sur place, Kadhafi aurait bien repris le contrôle de Ben Jawad. Mais Ras Lanouf, ce port pétrolier stratégique, est toujours sous le contrôle des insurgés. Jusqu'à quand ? Les forces de Kadhafi ont lancé à nouveau ce matin des frappes aériennes contre la ville. Des camions et véhicules militaires seraient aussi à l'approche.

Néanmoins, c'est déjà aux cris de "victoire" que soldats, policiers et militaires loyaux au régime ont manifesté dans les rues de Tripoli hier.

Au 20ème jour, le colonel Mouammar Kadhafi a tenu son même sempiternel discours de déni, accusant Al-Qaïda de tirer les ficelles de la rébellion. Pourtant, ce matin, un membre éminent du pouvoir a adressé à la télévision libyenne le tout premier appel au dialogue aux dirigeants de l'insurrection. Il a invité les "anciens" de Benghazi à "donner une chance au dialogue national", sans toutefois évoquer les éventuelles concessions que le régime pourrait être amener à faire.

À Washington, pendant ce temps-là, la pression monte, pour pousser l'administration Obama à venir en aide aux insurgés, soit par une zone d'interdiction aérienne , soit par une destruction des pistes des aéroports, pour les rendre impraticables.

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, pour sa part, se prononce en faveur d'une zone d'interdiction aérienne pour empêcher les
bombardements, et estime en revanche qu'une intervention militaire aurait des "effets négatifs".

Hier soir, l'ONU a demandé un accès d'urgence aux victimes "blessées et
mourantes" de ces bombardements.

Cécile Quéguiner, avec agences

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