Crimes contre l'humanité au Liberia : l'ex-rebelle Kunti Kamara condamné à la réclusion à perpétuité
L'ancien commandant rebelle a été reconnu coupable d'actes de barbarie et de complicité de crimes contre l'humanité.
La cour d'assises de Paris a condamné mercredi 2 novembre l'ex-commandant rebelle Kunti Kamara à la réclusion criminelle à perpétuité, pour des actes de barbarie commis pendant la première guerre civile au Liberia et pour s'être rendu complice de crimes contre l'humanité en facilitant des viols.
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Cet ancien milicien libérien de 47 ans a été reconnu coupable d'une série d'exactions contre les civils en 1993-1994. Parmi ces crimes, figurent le supplice infligé à un instituteur dont il aurait mangé le cœur, ainsi que sa politique de laisser-faire généralisé face aux viols répétés d'adolescentes par des soldats placés sous son autorité.
Interpellé en 2018 en France
Kunti Kamara avait été interpellé en 2018 à Bobigny (Seine-Saint-Denis), et il était jugé à Paris en vertu de la compétence universelle de la France. Ce principe permet à un pays de juger des affaires de crimes contre l'humanité, même si ces derniers n'ont pas été commis sur son sol. Il s'agit du premier procès du genre en France concernant la guerre civile au Libéria.
"C'est très important pour les victimes de savoir qu'à l'étranger ces personnes risquent tôt ou tard d'être confrontées à leur passé", assurait leur avocate Sabrina Delattre, à l'ouverture du procès le 10 octobre. En juin 2021, un autre chef de guerre libérien, Alieu Kosiah, a été condamné à 20 ans de réclusion pour crimes de guerre et 15 ans d’expulsion de la Suisse, verdict dont il a fait appel. Un autre cadre de ce groupe, Mohammed Jabateh, a, lui, écopé de 30 ans de prison aux Etats-Unis pour parjure.
L'ancien président du Liberia Charles Taylor purge, de son côté, une peine de cinquante ans de prison au Royaume-Uni pour des crimes contre l'humanité commis dans le Sierra Leone voisin.
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