Cet article date de plus de sept ans.

Kenya : la police réprime des émeutes dans des bidonvilles de Nairobi, l'opposition dénonce une centaine de morts

Des émeutes ont éclaté vendredi soir dans plusieurs bidonvilles de la capitale kényane, Nairobi. L'opposition a indiqué qu'elle ne renoncerait pas à obtenir la proclamation de son candidat, Raila Odinga, à la présidentielle.

Article rédigé par franceinfo - Sébastien Nemeth. Edité par Alexandra du Boucheron
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La police kényane à Kibera, un bidonville de Nairobi, le 12 août 2017. (CARL DE SOUZA / AFP)

La situation est très tendue au Kenya. Selon l'opposition, qui n'a pas fourni de preuves, les forces de sécurité auraient tué plus d'une centaine de personnes après la déclaration, vendredi 11 août, de la réélection du président sortant, Uhuru Kenyatta. 

Samedi 12 août, dans l'après-midi, les quartiers de Nairobi, la capitale, étaient plutôt calmes, et les rues moins animées que d'habitude. Aucun incident n'a été signalé. En revanche, dans les bidonvilles, des émeutes étaient en cours depuis le début de la journée, notamment à Kibera, du côté du site d'Olympic, là où l'opposant Raila Odinga a voté mardi 8 août. Son camp a indiqué, samedi, qu'il ne renoncerait pas à obtenir la proclamation de son candidat. Kibera est l'un de ses fiefs et ses supporters scandent "Pas de Raila, pas de paix" ou encore "Justice par le sang". Les forces de sécurité sont déployées en nombre et contiennent les manifestants à l'intérieur du bidonville à l'aide de canons à eau, de gaz lacrymogène mais aussi en tirant à balles réelles. Des hélicoptères de la police survolaient Kibera.  

Une situation volatile

Samedi après-midi, il était difficile d'avoir le décompte exact du nombre de mortsLe ministre de l'Intérieur, Fred Matiangi, a fermement démenti que la police a tiré sur des manifestants pacifiques. En revanche, il a indiqué que les émeutes en cours étaient le fait "d'éléments criminels qui ont tenté de prendre avantage de la situation, en pillant et détruisant des propriétés" et qu'une force "proportionnelle" à leurs attaques serait utilisée. Des leaders politiques de l'opposition ont indiqué qu'ils se rendraient à Kibera et à Mathare, un autre bidonville de Nairobi, pour parler avec les protestataires.

Si ces violences ne sont pas une surprise, l'intensité n'a rien à voir avec la crise post-électorale de 2007 qui avait fait plus de 1 000 morts. Mais la situation peut évoluer à tout moment et les propos des politiques sont particulièrement scrutés. Raila Odinga n'a pas encore parlé mais l'un de ses lieutenants, James Orenga, lui, s'est exprimé devant la presse samedi. Il a déclaré qu'"aucune force ne pouvait aller contre celle du peuple". Des "propos irresponsables", a réagi une source diplomatique. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.