Homophobie : Un prix "pour la liberté" remis à deux avocats qui défendent les personnes LBGT en Afrique
Au Cameroun comme en Tunisie, l'homosexalité peut conduire en prison.
Un prix "pour la liberté" a été remis à deux militants qui défendent les droits des personnes LGBT. À l'occassion de la journée internationale de lutte contre l'homophobie le 17 mai, le comité Idahot France, une ONG qui organise des actions contre l'homophobie, a décoré deux avocats : la Camerounaise Alice Nkom et le Tunisien Mounir Baatour. Tous deux habitent dans l'un des 74 pays du monde où l'homosexualité est encore pénalisée.
Dans le cas du Cameroun, c'est même le pays d'Afrique qui emprisonne le plus les homosexuels. "On peut parler d'une homophobie d'État", explique l'avocate Alice Nkom.
Vous avez des endroits au Cameroun où être homosexuel peut pousser vos parents à vous tuer pour sauver l'honneur de la famille, en toute discrétion et en toute liberté
Alice Nkom, avocate.
"Les jeunes homosexuels ne savent plus quoi faire", explique la lauréate du prix Idaho. "Certains sont obligés de changer de pays, comme la France, où ce n'est pas pénalisé, ce qui aboutit aussi à une fuite des cerveaux."
Arrêté à cause d'une tenue vestimentaire ou d'une couleur de cheveux
En Tunisie, une centaine de personnes seraient en prison à cause de leur homosexualité. "Dans la rue, les policiers peuvent arrêter les gens simplement pour leur allure", raconte Mounir Baatour, lui aussi distingué par le comité. "Ils vous demandent : Pourquoi vous êtes habillés comme ça ? Pourquoi vous avez un piercing ? Pourquoi vos cheveux sont colorés ? ... Ensuite les policiers les arrêtent et les frappent."
Les jeunes sont victimes d'une violence acharnée simplement par homophobie
Mounir Baatour, avocat tunisien
Bien souvent, les homosexuels tunisiens sont condamnés à trois ans de prison, la peine maximale. Lorsqu'ils sont libérés, ils sont généralement arrêtés à nouveau.
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