Guinée : scrutin paisible et historique
Avant le vote, les inquiétudes étaient nombreuses. Comment ce scrutin allait-il se dérouler dans un pays, la Guinée, marqué par 50 ans de dictature, dirigé depuis 2008 par des militaires putschistes, traumatisé par le massacre de septembre 2009. Des militaires avaient tué au moins 156 personnes et violés des dizaines de femmes au cours d'un rassemblement politique de l'opposition.
Des inquiétudes finalement infondées. Selon tous les observateurs, le vote d'hier s'est bien passé, "extraordinairement bien passé" même selon les États-Unis. Les 4,2 millions d'électeurs se sont rendus massivement dans les bureaux de vote. La commission électorale nationale indépendante, chargée d'organiser le scrutin, a conclu qu'aucun incident ne lui avait été signalé.
Les observateurs internationaux ont eux salué "l'engagement des
électeurs guinéens qui se sont rendus nombreux aux urnes pour déterminer dans la paix et la sérénité le futur " du pays.
_ "En 50 ans, c'est la première fois que la Guinée va à des élections libres
et transparentes", avait auparavant résumé l'ex-général putschiste Sékouba
Konaté, président de la "transition" depuis six mois.
Dans ce scrutin très ouvert, trois candidats sont donnés favoris : un
opposant à tous les régimes depuis l'indépendance, Alpha Condé, ainsi que les
anciens Premiers ministres Sidya Touré (1996-1999) et Cellou Dalein Diallo
(2004-2006). Ce dernier a déclaré qu'il faudrait " respecter le choix des urnes, quel qu'il soit" et a jugé que l'élection se déroulait "dans la transparence
souhaitée".
Les résultats provisoires ne devraient pas être connus avant mercredi et la proclamation des résultats définitifs est prévue dans les huit jours. Un second tour sera organisé le 18 juillet si aucun candidat n'a obtenu la majorité absolue.
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