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La réélection d'Ali Bongo validée par la Cour constitutionnelle gabonaise "n'est pas une surprise" (Antoine Glaser)

La réélection d'Ali Bongo a été validée par la Cour constitutionnelle du Gabon. Son rival, Jean Ping, contestait le résultat mais son recours a été rejeté. Une décision plutôt logique selon Antoine Glaser, écrivain-journaliste spécialiste de l'Afrique.

Article rédigé par franceinfo
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Le vote d'Ali Bongo Ondimba, au moment de l'élection présidentielle, le 27 août 2016.  (MARCO LONGARI / AFP)

La Cour constitutionnelle gabonaise a rejeté le recours de Jean Ping et a validé la réélection d'Ali Bongo. Le président sortant a obtenu officiellement 50,66 % des suffrages contre 47, 24 % pour son rival, qui conteste le résultat. La capitale Libreville, quadrillée par un important dispositif de sécurité samedi 24 septembre, est restée calme après la validation des résultats. Pour Antoine Glaser, écrivain-journaliste, spécialiste de l'Afrique, invité de franceinfo samedi, cette décision "n'est pas vraiment une surprise."

franceinfo : Comment jugez-vous la décision la Cour constitutionnelle ?

Antoine Glaser : Ce n'est pas vraiment une surprise. La Cour constitutionnelle a refusé à la dernière minute la venue de juristes de l'Union africaine. Ça s'est vraiment fait à huit clos. C'est pour cela que Jean Ping pendant très longtemps ne voulait pas aller à la Cour constitutionnelle parce qu'il savait qu'il risquait bien évidemment que tous ses recours soient déboutés. En plus, la Cour constitutionnelle a accentué l'avance d'Ali Bongo.

La présidente de la Cour constitutionnelle est la belle-mère d'Ali Bongo. Peut-on douter de son impartialité ?

Les partisans d'Ali Bongo vont vous citer deux ou trois cas où elle avait résisté au pouvoir d'Ali Bongo. (…) Jean Ping hésitait à aller à la Cour constitutionnelle. C'est la fameuse communauté internationale, en particulier la France et les États-Unis, qui ont insisté en disant : 'Il y a une loi électorale que faisait valoir Ali Bongo. Vous ne pouvez pas ne pas faire un recours chez vous à la Cour constitutionnelle.' Maintenant cela reste extrêmement compliqué.

Peut-on craindre des débordements ?

Il y a toujours la crainte de débordements. Mais il faut savoir que le Gabon, c'est un pays de 1,8 million d'habitants. Là on parle de 300 000 électeurs. Avant d'accéder au pouvoir en 2009, Ali Bongo a été pendant 10 ans ministre de la Défense. C'est un 'sécurocrate'. C'est un type qui contrôle totalement le pays sur le plan de la sécurité, de l'armée et du renseignement. (…) Autant le père, Omar Bongo, c'était plutôt la redistribution de la manne pétrolière et minière, le fils Ali, c'est plutôt le bâton que la carotte.

"Ce n'est pas vraiment une surprise" (Antoine Glaser, journaliste spécialiste de l'Afrique, à propos de l'élection gabonaise)

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