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Gabon : Ali Bongo "cherche à garder le pouvoir à tout prix. Il y met les moyens"

De violents affrontements ont lieu au Gabon, depuis l'annonce, mercredi, de la victoire du président sortant Ali Bongo. Son opposant, Jean Ping, affirme ce jeudi que son QG a été pris d'assaut par les forces de sécurité à Libreville, là où l'Assemblée nationale a été incendiée. "Il y aurait eu des blessés graves et peut-être quelques morts", a déclaré jeudi sur franceinfo, Vincent Hugeux, grand reporter à l'Express et spécialiste de l’Afrique.

Article rédigé par franceinfo
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Libreville au Gabon le 31 août 2016 (MARCO LONGARI / AFP)

Une attaque particulièrement violente ?

"J'ai eu des messages du QG ou de l'entourage de Jean Ping. L'attaque a eu lieu vers une heure du matin, heure locale, deux heures à Paris. Il y a eu recours à des blindés, hélicoptères, gaz lacrymogènes, mais aussi, semble-t-il, des tirs à balles réelles. Selon un témoignage, il y aurait eu des blessés graves et peut-être quelques morts."

Que cherche Ali Bongo ?

"Il cherche à garder le pouvoir à tout prix. Il y met les moyens. Il y a eu un flottement dans son entourage avec des messages assez paradoxaux émis dans la journée. Le numéro 2 de son parti a réclamé une transparence absolue pour préserver la paix. Mais il ne faut pas oublier que le Gabon a une histoire de violences politiques postélectorales assez soutenue."

Faut-il recompter les votes ?

"Ce qui est demandé par les observateurs de l'Union européenne, la chef de la diplomatie de l'Union, les Etats-Unis, par Paris, c'est une publication des résultats bureaux par bureaux."

Est-ce qu'on s'achemine vers quelque chose de vraiment grave ?

"Ces émeutes ne sont pas à ce stade circonscrites à Port-Gentil. Les quartiers populaires de Libreville sont descendus jusqu'au centre. Des villes moyennes de province ont également connu une nuit agitée, mais cela ne signifie pas que le pays va s'embraser. Ali Bongo a été ministre la Défense et a placé aux postes clés de l'appareil des forces publiques des fidèles ethniques et politiques."

Vincent Hugeux, grand reporter à l'Express et spécialiste de l’Afrique : "le Gabon a une histoire de violences politiques postélectorales assez soutenue"

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