L'Ethiopie déclare l'état d'urgence après des affrontements armés en région Amhara

Ces dernières semaines, les affrontements entre l'armée et des combattants de la milice nationaliste amhara Fano n'ont cessé de s'aggraver.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un marché dans la ville de Lalibela, dans l'Amhara, en Ethiopie, le 2 mai 2023. (ERIC LAFFORGUE / HANS LUCAS / AFP)

Les affrontements se multiplient en Ethiopie, entre l'armée et des combattants locaux dans la région de l'Amhara, dans le nord du pays. Le gouvernement fédéral éthiopien a déclaré un état d'urgence de six mois, vendredi 4 août, alors que cette escalade de violence vient menacer le fragile équilibre du pays, neuf mois à peine après la fin d'un conflit dévastateur dans la région voisine du Tigré. "Il est devenu nécessaire de déclarer l'état d'urgence car une situation a émergé et il est devenu difficile de contrôler ce mouvement inacceptable avec la loi actuelle", a annoncé un communiqué du bureau du Premier ministre, Abiy Ahmed.

Le service de communication du gouvernement a plus tard précisé que les mesures étaient en vigueur dans l'Amhara "pour six mois" et qu'elles pourraient être étendues "au niveau national concernant toute situation ou mouvement qui aggrave le problème sécuritaire". La compagnie Ethiopian Airlines a annoncé vendredi avoir annulé les vols prévus samedi et dimanche vers trois des quatre aéroports de l'Amhara (Lalibela, Gondar, Dessie) pour ne desservir que la capitale régionale, Bahir Dar.

Les tensions s'aggravent 

Les forces amhara ont été des alliés capitaux du gouvernement fédéral durant la guerre qu'il a menée contre les autorités dissidentes de la région du Tigré, voisine de l'Amhara, entre novembre 2020 et novembre 2022. Mais des tensions ont émergé en avril après que le Premier ministre a annoncé vouloir démanteler les "forces spéciales", des unités paramilitaires créées par de nombreux Etats régionaux depuis une quinzaine d'années. Les nationalistes amhara estiment que le gouvernement veut affaiblir leur région.

Ces dernières semaines, "des attaques contre des civils ont eu lieu", "les transports et les services sociaux ont été suspendus", et "les services internet ont récemment été coupés dans de nombreuses parties de la région", souligne dans un communiqué publié vendredi la Commission éthiopienne des droits humains (EHRC), institution publique statutairement indépendante. L'EHRC appelle à ce que "toutes les précautions nécessaires [soient] prises pour éviter tout préjudice et toute violation des droits humains lors des actions entreprises par le gouvernement pour rétablir la paix et la sécurité dans la région".

Un précédent état d'urgence instauré dans la capitale Addis Abeba entre novembre 2021 et février 2022 avait donné lieu à des arrestations massives de Tigréens, suscitant de nombreuses condamnations d'organisations de défense des droits humains.

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