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Ethiopie : au moins 67 morts en moins d'une semaine après des manifestations de l'opposition

Les violences ont éclaté mercredi dans la capitale, Addis-Abeba, avant de se répandre dans la région d'Oromia.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des partisans de l'opposant éthiopien Jawar Mohammed se massent devant la résidence de l'actuel Premier ministre du pays, le 24 octobre 2019, à Addis-Abeba. (AFP)

Flambée de violence en Ethiopie. Les affrontements dans des manifestations dans la région d'Oromia, la plus grande du pays, ont fait 67 morts dont cinq policiers depuis le début de la semaine, ont annoncé les autorités vendredi 25 octobre. De quoi conduire l'opposant controversé Jawar Mohammed à accuser le Premier ministre et récent prix Nobel de la paix, Abiy Ahmed, de se comporter en "dictateur".

Les violences ont éclaté mercredi dans la capitale, Addis-Abeba, avant de se répandre dans la région d'Oromia, lorsque les partisans de Jawar Mohammed sont descendus dans les rues, brûlant des pneus et érigeant des barricades, bloquant les routes dans plusieurs villes. Les affrontements ont opposé des manifestants aux forces de l'ordre, mais aussi des communautés entre elles. Le ministère de la Défense a annoncé vendredi le déploiement de militaires dans sept zones où la situation restait particulièrement tendue.

Scission entre deux anciens alliés

Jawar Mohammed, le fondateur du média d'opposition Oromia Media Network (OMN), est un ancien allié du Premier ministre réformateur Abiy Ahmed. Tous deux appartiennent à la communauté oromo, la plus importante du pays, mais leurs relations se sont récemment détériorées, quand Jawar Mohammed a publiquement critiqué plusieurs réformes. "Abiy Ahmed a eu recours aux signes précurseurs de l'instauration d'une dictature. Il a tenté d'intimider les gens, y compris les alliés qui lui ont permis de prendre le pouvoir mais qui sont en désaccord avec certaines de ses prises de position", a déclaré Jawar Mohammed.

L'intimidation, c'est le début de la dictature.

Jawar Mohammed

à l'AFP

Ce militant controversé de 32 ans avait joué un rôle-clé dans les manifestations antigouvernementales ayant mené à la chute du prédécesseur de Abiy Ahmed et à la nomination en avril 2018 de ce dernier, un réformateur issu de l'ethnie oromo, au poste de Premier ministre. La rupture entre les deux hommes illustre les divisions au sein de cette ethnie, qui pourraient affaiblir le soutien à l'actuel Premier ministre à l'approche des élections législatives, prévues pour mai prochain.

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