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La Chine interdit enfin les ventes d’ivoire mais pas les peaux d’éléphants

La décision chinoise pourrait changer la donne. Le premier importateur de défense d’éléphants a pris l’engagement d’interdire totalement les ventes d’ivoire à partir de ce dimanche 31 décembre 2017. Reste à stopper un autre commerce qui n’en est encore qu’à ses débuts : celui de la vente des peaux d’éléphants recherchées pour leurs supposées vertus médicinales.
Article rédigé par Martin Mateso
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des douaniers chinois montrent à la presse plusieurs tonnes d'ivoire saisies à Hong Kong le 6 juillet 2017. (Photo Reuters/Bobby Yip)

Pendant des années, la forte demande chinoise a alimenté le massacre de dizaines de milliers d’éléphants africains. Selon les ONG, 30.000 individus sont abattus chaque année pour alimenter le marché chinois. L’ivoire est très recherché en Chine, où il a pu atteindre plus de 1000 euros le kilo. Il est considéré comme le symbole d’un statut social élevé.

«C’est la plus importante mesure unilatérale contre le braconnage des éléphants», se réjouit Peter Knights, directeur de WildAid.

Les ONG déplorent cependant que cette interdiction ne s’applique pas à Hong Kong, premier marché de détail de l’ivoire, où il se négocie depuis plus de 150 ans. L’ancienne colonie britannique a proposé l’an dernier un calendrier pour interdire progressivement les ventes d’ivoire sur une période de cinq ans.

Les défenseurs de l’environnement espèrent que la décision de Pékin servira de catalyseur sur les autres marchés de l’ivoire en Asie. Ils s’inquiètent par ailleurs d’une nouvelle forme de braconnage qui pourrait contribuer au massacre des éléphants dont la peau est désormais recherchées pour ses supposées vertus médicinales.
 

Un éléphant dans la rivière de Chobe au Botswana, pays africain très engagé dans la lutte contre la vente de l'ivoire. (Photo AFP/Paul Souders)

Des carcasses d'éléphants dépouillées de leurs peaux
En Birmanie, où les éléphants sont en voie de disparition, de plus en plus de carcasses sont découvertes dépouillées de leurs peaux qui sert à fabriquer un nouveau remède à la mode.

«La peau d’un éléphant peut guérir des maladies de peau comme l’eczéma. Vous brûlez des morceaux de peau placés dans une marmite en argile. Ensuite, vous mélangez les cendres avec de l’huile de coco que vous appliquez sur les plaques de l’eczéma», explique à l’AFP un Birman propriétaire d’une boutique de médecine traditionnelle.

Si certains de ces produits sont vendus sur les marchés locaux, la majeure partie va alimenter la Chine voisine, qui raffole des animaux exotiques.

En juin 2017, l’ONG «Sauvons la forêt» a lancé une pétition qui a recueilli plus de 200.000 signatures pour demander à l’Union européenne d’agir en faveur de l’interdiction totale et globale de l’ivoire.

«Comme si l’ivoire ne suffisait pas, la peau des éléphants est dorénavant vendue pour des supposées vertus médicinales en Chine», s’insurge l’ONG qui rappelle qu’un éléphant d’Afrique est tué toutes les 15 minutes par des braconniers.

Au rythme actuel du braconnage, les spécialistes estiment que dans dix ans, les éléphants auront totalement disparus dans les savanes d’Afrique et les forêts d’Asie. 

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